vendredi, juillet 28, 2006

Esmée la vieille rebouteuse

C’est à Alais qu’Angie a hérité d’une curieuse voisine, la vieille Esmée. En effet cette dernière a pour habitude désormais d’habiter près de « l’établissement » d’Angie, en générale sur une colline qui domine quelque peu la localité.
Esmée est une vieille femme d’âge vénérable, elle même semble-t-il ne se souviens pas de son âge et de toute façon ce ne sont pas des manières de demander leur âge aux dames, la jeunesse n’a plus aucun respect aujourd’hui !
Bref Esmée est rebouteuse de par sa grande expérience de la vie qui l’amène à connaître mille et une chose utile. Sa spécialité ce sont bien sûr les mots qui frappent le corps lorsque le déclin biologique fait son œuvre. Elle s’y connaît en toute sorte de maux mais sa spécialité tient bien sûr à tout ce qui touche à l’hémorroïde. Bien sûr les gens restent discret lorsqu’ils viennent la voir et elle n’en touche mot connaissant le tabou social qui pèse sur ce type d’affliction aussi les gens qui viennent la voir trouvent-ils mille et une sorte de prétextes pour éviter de directement parler de leur mal…
Esmée n’est pas une matérialiste et elle ne fait pas payer les services qu’elle rend, elle se contente de demander de temps à autre quelques menus services en retour des siens. C’est ainsi qu’elle vit. Esmée aime fumer sa pipe et elle aime bien toute la bande qui gravite autour du Lys car la violence étant leur dada ils viennent souvent la voir, créant quelques animation pour ses vieux jours. Récemment elle avait prit un jeune homme à son service, un dénommé Emyriel. Malgré son apparente fragilité, Esmée est robuste, on l’a déjà vu porter le nain ou Mezheven sur l’épaule. Cela peut paraître surprenant mais l’on a toujours tendance à négliger la capacité de levage d’une petite vieille alors que certaines économies rurales sont entièrement fondées sur cette capacité.

vendredi, juillet 14, 2006

Druzilla

La nuit était noire et ils avançaient dans les méandres des rues de la cour.... Ses grands yeux ronds s'émerveillaient à chaque nouvelle horreur croisée. Des mendiants plus sales et dégoûtants les uns que les autres, des rats...Oh oui les rats! A chaque fois elle s'approchait d'eux pour leur faire peur et dans un grand Bouh!, n'arrivait à rien. Elle repartait alors se prostrer dans les bras de son aimé, déçue par le peu de réactions des bestioles.
Elle tenait serrée contre elle Mademoiselle Edith.

Cette poupée, était tout pour elle. Ierathel lui avait offert quelques jours avant qu'ils prennent la fuite. Elles avaient de grandes discussions, car Melle Edith, avait un avis sur tout. D'ailleurs c'est elle qui lui avait dit qu'il fallait qu'il meure! Elle avait toujours raison! Ierathel c'était empressé de faire ce qu'elle lui avait demandé. Comme toujours d'ailleurs...
Il était son sauveur et elle l'aimait pour ça. Il la protégeait, la servait, il était son pantin.
Soudain, ils stoppèrent leur route. Ierathel attrapa sa main et y déposa un baiser elle en frissonna de plaisir.
Elle hocha la tête à ses paroles, le fixant de ses yeux candides. Il voulait qu'elle se rappelle...
POC... Non!pas maintenant son regard se voulait en colère à présent. POC... La tête du monstre ricoche contre le sol...
POC... Son regard se vide de toute vie...
POC... Le sang se repend sur le dallage...
POC... Sa cervelle commence à se voir...
POC... Le sang continu de couler...
POC... Oh non pas sur ma robe...
POC... Melle Edith rit et elle aussi...
POC... Elle applaudit! Encore... POC... Encore...
POC... Il la regarde... Ierathel ange déchu venu à son secours...
Son regard se brouille, elle plaque les mains sur ses oreilles fredonnant une comptine que lui chantait sa mère. Elle ne veut plus revoir son monstre! Il est mort ! MORT!
La cape la recouvre... Une voix qu'elle ne connaît pas...


Comment Melle Edith? Que dis tu? Le tuer? D'accord si tu le dis... Cachée sous la cape de son aimé, elle lui chuchote. Tues le mon bel ange.. Melle Edith trouve qu'il sent mauvais! Et elle a toujours raison Melle Edith!

Elle sort de son abri, pour contempler le spectacle...
Oh son visage change de couleurs...
Blancs... Rose... Rouge... Violet... Bleu...
Un feu d'artifices de couleurs rien que pour elle!!!
Elle danse, elle applaudit.... Ierathel est vraiment un magicien!
Oh... Il ne bouge plus...
Elle s'approche du corps sans vie et le touche du bout des doigts. Aucune réaction.
Les mendiants ne durent pas longtemps de nos jours...
La cape la recouvre de nouveau... Elle le regarde de ses yeux d'enfants


Puisque le mendiant est tout cassé, tu as raison allons y avant que Melle Edith n'attrape froid. Son regard se tourne vers sa poupée. Comment? D'accord! Melle Edith me dit de te remercier de l'avoir tué.

Elle dépose un délicat baiser sur le coin de ses lèvres avant de poursuivre leur route.

Ierathel

La nuit se profilait sur l'horizon sombre et salie d'une Cour des Miracles.
Elle laissa place en ses ombres ténébreuses à un couple des plus hétéroclites, s'avancant parmis les immondices souillant les pavés d'une ruelle creusées de rigoles sales et boueuses.

L'une des silhouettes semblait petite, élancée, fine et virevoltante tant et si bien qu'elle était ombre dansante en cette ruelle délavée, illuminant d'une clarté lugubre le lieu de tant de vices et de sévices.
L'autre personne semblait grande, déguingandée, mais son pas était trainant, peu léger, presque réticent à avancer.

Cet autre qui s'avancait, se saisit de la main de l'Ombre, la prenant avec douceur dans l'une des siennes, peau blafarde sur teint d'albatre, il la serra délicatement, arrêtant son pas le temps de lui parler, de lui répéter encore ce qu'il murmurait en lui depuis le début de ce trajet.
S'abaissant face à elle, il apporta sa main à ses lèvres y déposant un froid baiser.

Glace de son coeur, blizzard de ses mots, d'un vent froid de reconnaissance il étreignait chaque pensée d'un verbe nouveau, le laissant s'enlacer aux autres en une morbide mélopée, pourtant de toute l'affection qu'il conservait encore en lui.


N'oublie jamais. Reste près de moi.
C'est en un tel endroit que je t'ai recueillie. Tu te souviens?
Il était là... Violence, irraison. C'est tout ce dont je me souviens. Tu te rappelles tout ce que j'ai fait? Rappelle toi.
Remémore toi chaque geste qui te faisait tant rire, mademoiselle edith et toi, vous devez rester près de moi.

Ce n'est pas un ordre mon petit ange, tu le sais. Ne me regarde pas comme ca. Ne me regarde pas comme...


Un bruit se fit entendre. De sa longue cape de velours noir, il virevolta d'un geste peu discret, la laissant claquer en un vent perturbé et d'un murmure grondant il s'adressa à l'importun éméché qui se vautrait en un tas de détritus et d'immondices avec délectation.
Le rougeaud et trapu personnage s'avanca vers eux. D'un geste protecteur et langoureux il cacha de sa cape sa compagne et sa protégée.

Dites! v'connaissez l'booordel? Z'y allez avec la d'moiselle?
T'endez! je v'vous aider... Laissez moi la...j'lui montrer...


Mais déjà le poing serré du Sombre se planta sur son nez d'un craquement déglutissant gorgé de sang giclé. Un murmure lugubre suivit cet échange tandis qu'Ierathel s'accroupissait près de l'homme, l'empoignant par le col et serrant sa main sur sa gorge, laissant le visage de l'importun se tuméfier de lueurs violettes et poupres, suffocant, au bord de l'asphyxie.

Ne t'avise même pas de poser ton regard sur elle, sale porc!
Si elle est ainsi pure et troublée ce n'est pas par ma faute, ni celle de l'être qui nous concut tous. Si elle est ainsi c'est à cause de ton engeance pourrie jusqu'à la moelle de ta descendance
, serrant un peu plus ses doigts, enfoncant ses ongles dans la chair rosée de l'homme, la martyrisant encore et inclinant sa nuque de coté en un croustillement de toute sa colonne, il continua ainsi, Souviens toi bien que personne ne touche à celle qui m'accompagne, personne ne la regarde de travers et de manière libidineuse. Personne tu entends?

Et encore moins toi...


Mais l'homme ne l'écoutait plus, il expira d'un sifflement sordide, ses membres se faisant flasques d'un coma atteint. Alors Ierathel relacha sa pression, le laissant comme pour mort dans les immondices.
S'avancant de nouveau vers sa compagne, sans un regard en arrière, il pinca sa propre cape de deux doigts et passa son bras autour d'elle, l'enveloppant d'un écrin de velours noir et jaloux d'une protection qu'il lui accordait.


Viens.
Mademoiselle Edith risque de prendre froid si nous restons trop ici.
Et toi aussi mon petit ange.

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Reste près de moi mon petit ange... Ne t'éloigne pas...

Mort d'Akyra/LMR - 4

Geôlier d'akyra :

Comme chaque matin, le geôlier se réveilla de sa paillasse puante.
Comme chaque matin, il se leva, s'étira et mit sa cagoule.
Comme chaque matin, il lanca une pierre sur Akyra pour le réveiller.
Mais à l'instar de chaque matin, Akyra ne gémit point.
Il beugla en se "lavant" le visage avec de l'eau brune

ALLEZ PEQUENOT, DEBOUT!
Si t'es sympa on jouera aux cartes avant de te torturer!
Pequenot!
Pequenot?
Pequenot...

Il se retourna et regarda dans la cellule...
Du sang... un couteau dans la main... les yeux exorbités... la jugulaire tranchée.
Akyra mort!

OH PUTIN DE défection!
Péquenot, ça va?
Et défection!
T'es qu'une raclure égoïste ! Tu t'es suicidé phylécastrope!
T'a pensé à ma paye? Et que va dire la Lame?
Bordel!

L'homme émit une suite de jurons populaires puis, grognant, s'assit sur le sol.
Il pensa puis il se dit qu'il vallait mieux de filer...
Il partit en vitesse, empaquetant le plus de choses possible.

Il se rendit compte trop tard que le Masque pourrait penser qu'il avait assassiné Akyra...

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Mortuis nihil nisi Bene..
Ton état d'esprit refléte la manière dont tu t'occupe de toi.
Défunt mari de Lancelotdulac morte de chagrin.
Cadavre décomposé.

Mort d'Akyra/LMR - 3

La Mort Rouge

Il se fixait, comme on fixe un miroir.
Il mit sa main à la ceinture, décrocha sa dague, la posa sur la gorge du prisonnier.

"L'acier me touche, je le sens aussi bien que la vie qui s'enfuit. Il est glacé.
C'est la seule chose que je sens et c'est la dernière que je sentirai. J'hésite.."

Dans un maelström d'émotions, de pensées, de souvenirs, il exécuta le geste. La lame suivit la courbe de la gorge d'Akyra et le sang chaud se répandit à ses pieds.

"Une petite maison, il fait beau mais le vent souffle. La mer n'est pas loin, je l'entends et les mouettes volent bas. Je suis à Tréguier."
Akyra est pris d'une convulsion " Je suis dans un taverne. Une amazone, belle, Ann. Elle est froide. la tavernière. Nebisa.Dolomite. Gaal. Chocoboy. tous Chalon est ici présent. Buvons mes amis ! à Chalon ! " Akyra vomit une gerbe de sang
"Tonnerre. je vois Satine. Je vois Haigwepa. Jehan." Un râle s'échappe de la bouche du prisonnier
"La forêt, Ann est là. belle. je t'aime. je te déteste. Ursin. Nebisa. Dolomite. Lola. Roquetaillade. foutu hospitalier "
Nouveau vomissement "Aurillac... Atléa, je te déteste. TT. vieux fou. je vous hais tous. " Akyra est immobile. Il est sur le dos, dans une mare de sang, une expression de terreur sur son visage. Dans son esprit: "Vienne. Val... ma maman. Herbert... mon ami. Kalten... raclure. Anda. Arwen. " une émotion, un vague souvenir fait alors sourire Akyra "Angie... ton empreinte est en moi.. tu es liée à moi. Lancelot... ma lance.. tu es belle.. je t'aime.. ". Il paraît qu'avant de mourir notre vie défile devant nos yeux. Akyra vivait ce moment. Il revivait le désastre que fut sa vie. Ses peines, ses amours, ses erreurs, il les refaisait. Il se haïssait pour avoir fait ces erreurs. Son coeur portant une plaie béante, fictive.
Il expira pour la dernière fois..

L'homme de rouge étendu dans son sang...

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Défunt mari de Lancelotdulac morte de chagrin.
Cadavre décomposé.

Mort d'Akyra/LMR - 2

La Mort Rouge :

"Un mariage.. mon mariage.. ma femme.. belle.. Une blessure à la hanche et une autre à l'épaule.. néant. Des chevaux.. une discussion.. Paris.. ruelles.. grande bâtisse.. tenture. Un bandage fait à la va vite.. la pièce sombre.. ma geôle.."

Akyra a du mal à remettre ses bribes de souvenirs dans l'ordre exact. Ses membres engourdis, une brume perpétuelle flotte devant ses yeux et son cerveau est considérablement affaibli par une douleur le rongeant de l'intérieur.. Ses plaies putréfiées, suintantes de pus, immondes traces de son enlèvement lui rappellent chaque instants là où il se trouve. La douleur lui donne des vomissements... et des idées suicidaires.
Il y a deux semaines, il a commencé à refuser toutes nourritures mais son gardien, trop désireux de garder son boulot, lui a fait avaler l'infâme gruau. Il n'avait pas hésité à le rouer de coups avant par mesure de "sécurité"..
" Deux semaines.. deux semaines.." soudain, il mesura ses dires et eut un rire ou plutôt un gémissement amer.. Il n'avait plus compté les jours depuis que les douleurs avaient commencé. cela pouvait faire une semaine, deux, trois ou même cinquante, il ne l'aurait pas su. Il avait oublié l'effet tendre de la lumière du jour, dans sa prison aucune lumière ne filtrait pour cause, il n'y avait aucune fenêtre. Ses ravisseurs en plus de le torturer physiquement s'amusaient avec ses nerfs. Aujourd'hui encore, il resterait couché à même le sol tel un cabot à l'agonie, aujourd'hui encore il ruminerait, gémirait et vomirait sa haine, son désespoir sa douleur.. Ce soir il se roulerait en boule, et comme un vulgaire animal, dormirait au milieu de ses vomissures et déjections.

Un jour ou une nuit, un homme de rouge entra dans la geôle, le garde ronflait et ne s'aperçut de rien.
Le sourire au lèvre, il toisa la bête aux cheveux hirsutes et au teint cadavérique.
Il s'agenouilla et regarda d'un air intéressé, presque amusé les hideuses entailles suintantes.
" C'est dû à une mortification de ta peau", dit-il.
"Le diable ronge ta peau et bientôt tu ne sera qu'une croûte de pus. La douleur doit être atroce non ? "
Il eut un rire sardonique. "Quel pauvre diable tu fais. J'ose espérer que tu tiendras jusqu'au moment où ton épaule tombera."
Il fixa ses yeux d'un noir sur ceux d'Akyra qui détourna le regard. La douleur l'empêchait de réfléchir et il accepta avec empressement le verre de vin de l'individu. Il but et en versa la moitié sur ce qui restait de son habit de mariage.
La maladie le rendait faible et son bras entier était désormais d'une couleur noire pourrie qui contrastait avec le teint blanc de son visage. L'homme lui retira le verre des mains et se retira d'une démarche élégante. Une jeune femme l'attendait d'un air impatient, les yeux dévorant de désir.
Ce soir-là, Akyra ne dormit point, il fit un rêve ou eut une vision de lui-même des plus étranges. Il voyait par les yeux d'un autre : une salle de Bal, des danseurs, de magnifiques tentures accompagnées de tableaux d'un goût exquis. Le Bal battait son plein, danseurs et danseuses virevoltant, tournant sur eux-mêmes, des bruits de froufroutement et une musique rythmant leurs pas. Il tourna son regard vers un coin mal éclairé de la salle, un trône s'y trouvait. Dans la pénombre il distinguait avec difficulté celui qui y était assis. Il s'avança, passant au travers des danseurs comme si ils fussent immatériels.
Arrivé aux marches devant le trône, il stoppa et examina l'occupant.
Celui-ci portait des habits de bal en soie rouge sang, un masque vénitien cachant son visage.
L'homme ricana puis hurla d'un rire guttural, d'une main il retira son masque. Akyra écarquilla les yeux, il ne voyait ni visage ni quoi que ce soit, un néant, un trou béant. Et pourtant le personnage hurlait à présent de rire, s'époumonant et faisant signe à l'assistance d'en faire de même, Akyra se tourna vers la salle et vit alors que tout les danseurs ne possédaient aucun visage.
S'ensuivit alors un rire général, tous fixant Akyra.

"Je m'éveillai en sueur.." Akyra se redressa sur son séant. Il sentait des mordillements au niveau de sa plaie à la hanche, il retira ses haillons et vit un rat, un gros rat en train de se rassasier de la chair putréfiée. D'un geste violant il envoya la bête contre un mur. Elle laissa échapper un petit couinement lorsque son crâne se brisa au contact du mur de pierre.
Akyra s'examina, son bras le brûlait, il avait une teinte noire. Sa hanche, elle, s'était remise à saigner et portait les marques de morsures. Dans un désespoir des plus complets, il s'allongea et somnola pendant, lui semblait-il, une éternité.

Akyra fut réveillé par un bruit de porte ouverte.
Il vit l'homme de rouge, celui qui lui avait donner du vin, celui qui hantait ses nuits.
L'homme prit un tabouret et dévisagea le prisonnier.
Akyra s'agenouilla et porta son regard dans celui de l'assassin.
Il se regardait, les yeux dans les yeux, il se fixait.

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Cadavre décomposé.

Mort d'Akyra/La Mort Rouge - 1

La Lame écarlate:
Un corps assommé se faisait traîner dans les Grottes, un grand homme le visage entouré de fumée les suivants.
Après avoir parcouru un dédale de tunnels, ils arrivèrent dans une petite grotte.
Une récent mur à barreaux avait été placé devant une niche.
L'homme qui traînait le corps sortit un trousseau de clés et ouvrant la porte, lança le corps d'Akyra dedans.
Puis il referma la porte et la barra.
Il se tourna vers la Lame Écarlate et demanda :

Et maintenant?
-Tu le surveilleras, tu seras son geôlier.
Si il t'énerve use de cela à ta guise, mais garde-le en vie.

La Lame Écarlate pointa une longue perche surmontée d'une cruelle lame accotée sur le mur.
Puis pointa une table, un tabouret et une paillasse.

Voilà ton ameublement...
Je t'ai amené des dés et des cartes pour passer le temps, ainsi que quelques cruches de piquette.

Le geôlier regarda autour de lui, c'était mieux que la ruelle où il dormait pas plus tard qu'hier.
La Lame Écarlate lui lanca un sourire froid et lui dit :

Bienvenue chez le Masque, tu recevras bientôt de la visite.

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Cadavre décomposé.

lundi, juillet 10, 2006

Sermon du 9 juillet 1454

Un homme entra dans la cathédrale et se dirigea à petits pas vers l’autel, une bonne demi-heure avant le début de l’office. Son crâne était parfaitement rasé, son teint était clair et son visage arborait une courte barbe poivre et sel. Sa robe de bure immaculée tranchait avec l’archidiacre chiffonné qui sévissait chaque semaine.
Et pourtant – ô stupeur – l’homme en question est bien l’archidiacre susnommé. Zaïm semblait sortir tout juste d’une métamorphose saisissante. Point d’odeur de vinasse, point de tâche de sauce, point de ricanement glauque. Bien que paraissant plus vieux, il avait l’air plus sain. Enfin peut-être les enfants ne s’enfuiront plus à la vue de sa silhouette de pervers en soutane.

A l’entrée des fidèles, Zaïm ne souffla pas et se retint de râler sur les morues du premier rang. Mieux, il n’alla pas pisser derrière un pilier comme à son habitude.


Mes amis, je vous remercie d’être si fidèles, c’est le cas de le dire, et de venir chaque semaine subir ma prose inconstante et mes atermoiements sentencieux.
Aujourd’hui, je voudrais que l’on réfléchisse ensemble sur le sens de la vie. Passionnant, isn’t it ?

Prenons la chose à la base. On est tous d’accord que la vie est la période qui sépare un instant A d’un instant B, à savoir du coup de rein de Papa au coup de marteau de celui qui referme votre caisse. Y’en a qui sont plus prêt du B que du A, pas vrai Mââme Michu ?

Madame Michu, l’œil encore poché, ne répondit pas et se renfrogna encore un peu plus.

Hé hé hé, on rigole, on rigole…

Ceci étant posé, passons aux choses sérieuses, c'est-à-dire au contenu de cette période, à la vie au sens large du terme. Je connais certains de mes confrères qui garantissent qu’il n’y a qu’une vie souhaitable : se lever tôt le matin, bosser toute sa vie, aller à la messe le plus possible, planter une ribambelle de gosses et courber la tête au quotidien face à un Aristote maquillé en Flic Céleste.
Ces gens là manquent d’imagination, cela va sans dire…

Aristote, il faut pas la lui faire, il lit dans nos cœur et se rend bien compte si on se fait bien chier. Une foule de dépressifs et de peine-à-jouir, à mon avis, ça lui fout plus le cafard qu’autre chose.

Moi, je vois pas les choses comme ça, et je suis convaincu que l’intensité d’une vie est mille fois plus importante que sa durée. Si on y regarde bien, on ne maîtrise pas vraiment le temps qu’on va passer ici bas et les regrets sont prompts à mordiller les arpions des vieillissants.
Aristote nous a donné la vie, rendons nous digne de cette offrande et donnons lui en retour de la joie, de la piété, de l’enthousiasme et de la dévotion.

Joignez les mains, bande de nazes, et écoutez ce psaume de ma composition.

Citation:
Aristote, mon ami, j’ai deux mots à vous dire, car il y a trop longtemps que vous me faites frire.
La vie de cul-bénit satisfait les guignols, j’ai d’autres ambitions, je l’ai dit, je m’y colle.
Je veux de la Lumière, le Sel de l’Emotion, je veux de la Chaleur et de la Dévotion
Et traverser la vie en marchant sur des braises. Et prier bien souvent pour que le jour qui vient ne ressemble jamais à celui de la veille. Et puis sentir encore la chaleur d’un corps moite à l’aurore naissante. Et me baigner d’encens, de foi et de prière. Baffrer mon cassoulet, faire un pet ou un vers. Et puis aller sans peine de l’Amour à la Haine. Et verser pour chacune une averse de larme. Aimer du bout des lèvres ou bien à pleine bouche, la froideur de la lame, la chaleur de la couche. Et se repaître enfin de piété liturgique puis boire à plein tonneau la liqueur de nos belles. Puis tomber armes en main, au faîte de la gloire. Et marquer les esprits de ma foi, de mon sang. Ou de bons mots viciés ou de rires d’enfants. Cracher sur les bourgeois ou leur cirer les pompes. Mourir pour un bon mot ou un geste de grâce. Et refaire le monde du fin fond de son lit ou hurler des mots durs, faire tonner les canons.

Que la vie soit feu d’artifice et la mort feu de paille.


Amen !


A la mémoire de HPB
_________________

Retraite

[RP] Retraite à terme définitive...

Sur un rotulus [1] est inscrit le discours & donations suivants :

Citation:

Nous, Rekkared, humble seigneur de la baronnie de Saint-Félix en Vinassan,

à ceux qui présente lettre verront,

salut.

Nous avons pris une décision grave et définitive.

La déconvenue du POEM aux élections comtales du Languedoc de juin MCDLIV, nous a mis devant une évidence : les temps changent.

Depuis l'avènement au trône du Roi Lévan à l'ascendance obscure, les institutions avec ces élections provinciales
[2], les habitudes alimentaires avec ce maïs sorti de nulle part [3], les vêtements avec ce tricorne précurseur [4] pour ne citer que celui-ci, les lois ou les faits et gestes de certains sujets subissent des changements profonds [5].

Depuis l'avènement d'Eugène V dans des circonstances douteuses, nous ne reconnaissons plus l'Eglise d'antant. Que ce Pape veuille la renommer aristotélicienne, soit, mais qu'il veuille en refonder le dogme et refaire MCDLIV ans d'histoire, nous trouvons cela osé et lui souhaitons bien du courage...
[6]

Peut-être est-ce sous l'influence de ce mouvement humaniste né au siècle dernier avec Pétrarque que ces changements surviennent ?

Non, décidément, l'époque dans laquelle nous vivions est bien révolue, époque qu'un humaniste italien Flavio Biondo nomme déjà
medium aevum, c'est-à-dire Moyen Age.

Alors, plutôt que de prôner un conservatisme qui s'avère vain dans ce monde changeant
[7], nous préfèrons nous retirer du siècle en notre désert de Saint-Félix de Vinassan du Languedoc, bien loin de ce monde que nous ne comprenons plus.

En conséquence, nous avons décidé de faire donations qui suivent :

Qu'afin que le travail d'archiviste entamé avec l'avènement de Lévan ne sombre dans l'oubli, les originaux en seront conservés en la retraite du baron de Rekkared où ils pourront être consultés et complétés jusqu'à ce que quelqu'un se manifeste pour en poursuivre le travail, car ils ne seront plus entretenus à compter de ce jour.

Qu'afin que l'Hérauderie de France puisse poursuivre le travail sigillographique entamé avec le héraut Licorne, le présent titre d'héraut Sigillant est remis à ladite Hérauderie de France.

Que les alinéas concernant les donations prendront effet, aujourd'hui, jeudi IV des calendes de juillet de l'an de Pâques MCDLIV
[mardi 27 juin 2006],

En conséquence, nous avons décidé de faire testament qui suit :

Qu'à la mort du Baron de Rekkared, demeurant sans héritiers légitimes, le titre de baron de Saint-Félix et les armes «
d'azur à la fasce fuselée d'azur et d'argent coiffées d'une couronne de baron » soient remis à l'Hérauderie de France,

Qu'à la mort dudit baron de Rekkared, la matrice de son sceau soit brisée afin qu'elle ne puisse jamais resservir.

Que la partie testamentaire prendra effet à la mort dudit baron de Rekkared
[8].

C'est serein que nous nous retirons en notre ermitage. Certains s'en réjouiront, d'autres s'en attristeront. Que ceux-là sachent que notre retraite leur est ouverte et qu'à l'occasion, ils puissent nous trouver aussi à la faculté des sciences historiques de l'Université des Royaumes où nous comptons continuer à publier de temps à autre, jusqu'à ce que Dieu nous rappelle à lui
[9].

Pour que la sincérité de nos dons et testament que voici obtienne une vigueur plus ferme, nous avons décidé de la confirmer par notre main et nous avons ordonné de signer une dernière fois par l'impression de notre sceau.

Rekkared, humble seigneur de la baronnie de Saint-Félix en Vinassan, a écrit et ratifié,

Date en l'enceinte du donjon de Saint-Félix, le jeudi V des calendes de juillet de l'an de Pâques MCDLIV
[mardi 27 juin 2006].

Qu'il en soit ainsi, heureusement.


[1] Le rotulus est un parchemin sur lequel le texte n’est pas copié parallèlement au grand côté de la bande de parchemin, mais perpendiculairement - utilisé pour dresser des listes.
[2] Avec ce système, il y aura plus de Comtes et de Ducs que de Barons, Vicomtes ou Chevaliers réunis.
[3] Pour qu'il y ait maïs, il faut qu'il y ait eu découverte de l'Amérique, ce qui ne surviendra pas avant 1492.
[4] Le tricorne ne fut porté que de 1675 à 1789.
[5] Certains principes du jeu sont contradictoires : comment concilier des élections comtales quasi-démocratiques, démocratie inspirée d'Aristote, et affirmer une société par ordre comme dans la Charte du Royaume ? De plus, la plupart des offices auliques sont anachroniques et certains programmes électoraux, propos ou agissements de joueurs soulignent à l'évidence une difficulté à se transposer dans une autre époque régie par d'autres valeurs. Cela m'a définitivement montré la dérive prise par ce jeu en regard de la ligne de conduite annoncée en page accueil : le Moyen Age. Il n'y a malheureusement plus grand chose de médiéval ici, et ce jeu ressemble désormais à tant de jeux pseudo-médiévaux, c'est-à-dire, à rien, alors qu'il aurait pu miser sur l'historicité pour sortir du lot. Mais, non, il a fallu un caprice d'admin diplômé de philosophie, mais méconnaissant le Moyen Age, pour anéantir un projet qui aurait pu mêler culture et divertissement. Ce créneau n'étant pas encore pris, je compte bien un jour m'en emparer...
[6] Que de travail en perspective pour expliquer les moindres faits & gestes d'une société emprunt de religieux. Plus généralement, écarter le Christianisme, c'est supprimer un des fondements de l'époque médiévale. Un exemple alimentaire : au Moyen Age, on croit que toutes les épices sont originaires d'Orient, région elle-même réputée proche de l'Eden d'où Adam et Eve furent chassés. De là les épices approchent l'imaginaire paradisiaque, leurs cueillettes faisant l'objet de récits extraordinaires, difficulté d'une quête qui justifient leur prix élevé. Ainsi, consommer des épices donnerait un avant-goût du paradis. D'où aussi le nom donné à certaines épices, comme celle originaire d'Afrique occidentale et apparue au XIIIe siècle dans la pharmacopée occidentale, appelée de nos jours la maniguette, mais qui avait alors pour nom, la graine de paradis... Mais avec l'Eglise Aristotélicienne, le Paradis étant clairement situé sur le Soleil, cela enlève tout imaginaire possible qui fait le charme des croyances médiévales. Encore une fois, pourquoi transformer de façon bancale ce qui aurait pu servir de base à une meilleure connaissance d'une époque révolue et que peu connaissent vraiment.
[7] Comprendre qui part en vrille.
[8] Par éradication de la part de l'admin ou désinscription de la part du joueur, car je ne compte pas reprendre le jeu à la rentrée.
[9] Le jeu ne correspondant plus à mes attentes et ne pouvant progresser sans investissement financier IRL, ce que je me refuse à faire évidemment, je préfère arrêter-là la partie IG. En RP, je me contenterai de poursuivre, à la mesure de mes moyens et pour un temps seulement, le travail plus enrichissant de la faculté des sciences historiques de l'Université des Royaumes.

dimanche, juillet 09, 2006

Haute trahison - Celestin


Procès ayant opposé Celestin à la municipalité de

Celestin était accusé de trouble à l'ordre public.

Acte d'accusation
méssire Celestin est accusé de haute trahison il à attaqué le chateaux je demande la mort pour tout les insurgé

Première plaidoirie de la défense
Bonjour en vertu de l'accord donné par le Grand Maitre de France, amnistie a été prononcée.
Je demande donc relaxe pure et simple, en vous épargnant ma deception de voir un maire interimaire gaspiller ainsi le potentiel juridique de sa commune.
Salutations.

Réquisitoire de l'accusation
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

Dernière plaidoirie de la défense
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

La défense a appelé Heraklius à la barre

La défense a appelé Akhmar à la barre
Voici son témoignage :
Je confirme les paroles de l'accusé. Le sieur Celestin, tout comme les autres revoltés sont graciés par le grand Maitre de France.

Qu'il en soit ainsi !

Le jugement a été rendu
Enoncé du verdict
Le prévenu a été relaxé.
Accusé Celestin,
Conformement à l'amnistie prononçée par le Grand Maitre de France, vous êtes relaxé.

Fait à Alençon,
Le 29 juin 1454
Dame Otis, Juge d'Alençon.

Haute Trahison - Minaiku

Procès ayant opposé Minaïku à la municipalité de

Minaïku était accusé de haute trahison.
Acte d'accusation
cette personnes ces révolté je demande la mort en peine capitale car cet acte est intolérable

Première plaidoirie de la défense
Bonjour madame le juge,
Comme vous le savez déjà, le Grand Maître a entendu notre appel et a décidé de nous amnistier.
Merci à vous de bien vouloir appliquer sa sentence.

Réquisitoire de l'accusation
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

Dernière plaidoirie de la défense
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

La défense a appelé Akhmar à la barre
Voici son témoignage :
L'amnistie de l'accusé a été prononcé par le Grand Maître. Qu'il en soit ainsi !

Le jugement a été rendu
Enoncé du verdict
Le prévenu a été relaxé.
Accusé Minaïku,
Vous avez en effet été amnistié par le Grand MAitre de France, vous n'avez donc plus rien à faire ici, vous êtes libre.

Fait à Alençon,
Le 29 Juin 1454
Dame Otis, Juge d'Alençon.

Haute Trahison - Ratalarousse

Procès ayant opposé Ratalarousse à la municipalité de

Ratalarousse était accusé de haute trahison.
Acte d'accusation

cet dame à attaqué le chateaux je crée tout ce sprocès pour être sur qu'ils ne s'nefuirons pas je demande la mort

Première plaidoirie de la défense
Bonjour Monsieur Le Juge,

Le Grand Maitre de France, a pris une décision, celle de prononcer l'amnistie pour mon acte, que je jugeais sain pour la survie de notre territoire.

Je demande donc la relaxe.

*recule d'un pas et regarde tout le monde avec un air d'animal sauvage qui a failli être mis en cage.*

Réquisitoire de l'accusation
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

Dernière plaidoirie de la défense
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

La défense a appelé Celestin à la barre
Voici son témoignage :
Qu'ouis-je ? Qu'entends-Je ? Qu'ours-Je ?
Ma ptite cousinette a moi ayrait fait une bêtise ?

*jette un oeil à l'acte d'accusation, voit la signature du pitre et eclate de rire*

Ah vous voulez parler de cela ?
Du procés évoqué par l'illetré qui contrevint a la volonté du Duc Mosco en s'attaquant a une mairie ?
De celui qui a laisser comme consigne "revoltez vous" a la taverne municipale , contre les annonces du Grand Maitre de France ?

Non sérieusement....sachons raison garder !
Allez greffier signe donc cette relaxe...et procureur si vous vous ennuyez il y a plusieurs plaintes contre xavierlaurent a traiter au chateau.

Allez Rata viens on va aller ecluser sec.

*fait mine de partir avec la prevenue, puis se reprends*

je concluerais en disant :Un lundi bleu les garçons ne pleurent pas, mais apprécient le silence d'un amour tainté.

*et s'en repart avec sa cousine sous le bras en direction de la plus proche taverne*
La défense a appelé Dwakain à la barre
Voici son témoignage :
*Dwakain entre, précédé de Rata qui reprend sa place dans le box des accusés*

Comment ça encore moi ? Je pourrais vous rétorquer la même chose, madame le juge ! Vous m’avez l’air fatiguée…Toutes ces histoires d’amnistie vous minent le moral ? Comme je vous comprends… commencer son travail par une affaire aussi ridicule, on a fait mieux et plus reposant.

Bon alors mon amie Rata m’a demandé dans les couloirs du palais de justice de venir la soutenir. Je ne pouvais refuser, regardez-la… Belle, rousse, fougueuse, un peu sauvage, prête à bondir sur sa proie pour lui bouffer les yeux. Ajoutez à ça une goutte de tendresse –sa souris– dans un océan de violence non contenue. C’est tout ce qu’on attend d’une femme, hein ? Oui bon, vous n’en savez rien, je suppose, de ce qu’attendent les hommes… mais bon !

*Il s’approche de l’accusée et pose sa main gauche sur le rebord qu’elle serre si fort de ses puissantes mains que l’assistance attend avec anxiété le craquement à venir*

Observez bien, madame le juge, cette boule de nerfs, de haine… de charme retenu. Elle pourrait bondir à la moindre exclamation, tel un fauve se jetant sur sa proie. Pour elle toute occasion de montrer qu’elle vaut bien un homme est bonne. Alors pensez ! lorsque ses amis se décident de prendre d’assaut le château, elle ne pouvait rester les bras ballants.

* Pendant qu’il parle, il approche sa main de celles de Rata, et finit par la poser dessus *

Elle ne pouvait rester de marbre. Tenez, je suis certain qu’elle a accepté de participer uniquement pour m’éviter de faire des bêtises. Et regardez ! Grâce à elle je fais partie des amnistiés potentiels… vous ne pouvez lui refuser un sort identique ! Sans elle que serais-je… où serais-je ? Au fond des geôles ? Enchaîné à un mur poisseux au lieu d’avoir le cœur captif de sa sanglante délicatesse ?

*Il porte alors sa bouche à la main blanche de la carnassière aux cheveux de feu, et l’effleure de ses lèvres, avant de vite s’en retourner à la barre*

Non, madame le juge, vous ne pouvez me faire subir tel chagrin. Je ne puis perdre celle qui m’a fabriqué mon si beau gourdin, celle dont les effluves sensuels hantent mes nuits de solitudes, celle dont les coups répétés, les bastonnades rythment mon quotidien, me rappelant ainsi à ma misérable vie de nabot difforme.

*Se jetant au sol entre la barre et la juge, il hurle*

Je vous en prie, je vous en supplie, madame la juge ! Appliquez cette amnistie à celle qui réjouit mon cœur, et que je tarde à voir réchauffer ma couche ! Préservez-la d’une mort atroce qui me ferait mourir de chagrin ! Sauvez-la, épargnez-moi, protégez-nous de la folie humaine !

*Se levant et reprenant son calme, des larmes aux yeux*

Oui madame la juge, vous avez bien entendu… j’ai ouvert ce cœur de pierre, moi le nain érotomane et alcoolique. Oui, j’éprouve le plus fort des sentiments pour cette harpie qui me bat plus souvent qu’à son tour. Je vous en conjure, ne restez pas sourde à cette supplique… prêtez donc l’oreille à l’Amour, laissez Cupidon envahir ce tribunal. Rendez son âme à Vénus ! Laissez le disgracieux Héphaïstos jouir du bonheur avec son Aphrodite !

Oui, madame le juge… écoutez votre cœur souffler ces mots… Ne les entendez-vous pas ? Amnistie… amnistie… amnistie…

C’est la raison qui nous a tous poussés dans ce château, c’est le cœur qui doit nous en sortir.

*Sur ce, il sortit une rose de sa chemise neuve et la lança vers Rata, qu’il salua genoux à terre, avant de s’en aller épaules hautes, sous les applaudissements de l’assistance debout, les hommes impressionnés, les femmes la larme à l’œil.*

Le jugement a été rendu Enoncé du verdict Le prévenu a été relaxé.
Accusé Ratalarousse,
Vous avez été aministié par le Grand Maitre de France, Messire Heraklius. Qu'il en soit donc ainsi. Vous êtes libre de quitter cette cour.

Fait à Alençon,
Le 29 juin 1454
Dame Otis, Juge d'Alençon.

Haute trahison - Dwakain

Procès ayant opposé Dwakain à la municipalité de Dwakain était accusé de haute trahison. Acte d'accusation
Ils ont attaqué le chateau et ont pris le pouvoir, je demande donc la peine capitale

Première plaidoirie de la défense
Mes biens chers juges

Me voilà donc appelé pour me défendre, pour justifier cet acte de Haute Trahison, tel que le qualifie mon accusateur. C'est en toute bonne foi que ma verticalité contrariée se présente devant vous, et en appelle à votre bienveillante clémence.

Il me faut donc expliquer mes choix, même si nombre de mes compagnons ont déjà parlé en notre nom à tous. Pour cela ma défense se verra argumentée de manière classique, non pas en thèse, anti-thèse, synthèse, mais en trois points simples comme l’esprit de certains anciens dirigeants. En premier lieu je reviendrai sur les raisons qui ont poussé d’honnêtes citoyens à la révolte. Je parlerai ensuite de mes antécédents personnels qui m’ont conduit à suivre mes amis. Pour finir… ben vous verrez bien, tiens. Bien évidemment, cela démontrera de manière implacable que cette révolte était on ne peut plus justifiée, et que l’amnistie décidée en haut lieu l’est tout autant.

Replaçons le contexte de cette révolte désormais historique. Il était une fois un petit village du doux nom d’Argentan. Le soleil y brillait plus qu’ailleurs, les oiseaux y chantaient leur amour de nature, et ses habitants savaient vivre en communauté, de manière intelligente et réfléchie. Cela dissimulant pourtant assez difficilement un malaise latent : l’absence de bourgmestre commençait à être plus qu’évident. A la suite de diverses manipulations, révoltes annoncées ou non, et autres élections avortées, l’ancien duc décida -un peu tard- de réagir. A son oreille bourdonnait une abeille au miel délicat, j’ai nommé Xavierlaurent… Celui-ci convainquit le duc, apparemment déjà usé par le pouvoir, qu’il était temps de lui donner sa chance, qu’il avait suffisamment prouvé sa motivation, et qu’il valait mieux lui qu’un cynique à la tête de la ville le temps des élections. Sauf que le duc n’a semble-t-il pas réalisé que le village dans sa quasi-totalité ne voulait pas de cet individu à sa tête. Le village se réunit donc, et annonça sa volonté de bouter l’usurpateur hors de la place. Bien mal lui pris, le corniaud était accroché à son siège comme les morpions à mes… je m’égare. Toujours est-il que le vil branquignol appela à sa rescousse tous ses amis pour protéger la mairie des villageois mécontents. Et ceci aux frais de la mairie, déjà mal en point ! Face à cette infamie, il ne restait qu’une solution, monter au château pour exprimer notre mécontentement vis-à-vis de la gestion ducale de cette situation intolérable.

Pourquoi ai-je participé à ce coup de force, me direz-vous ? Cela pour plusieurs raisons… J’ai agi en citoyen concerné, et lassé des basses manipulations politiciennes. Loin de moi toute ambition politique, je me satisfais de ma vie de paysan, et envisage de devenir citoyen dans les semaines à venir. D’ailleurs lorsqu’on m’a contacté pour cette affaire, j’ai immédiatement indiqué mon désir de ne prendre aucune responsabilité politique. C’est que le rhum, les femmes et la bière, nom d’Aristote, on a rien trouvé d’mieux, et que ça me prend tout mon temps libre ! Ensuite, la bagarre, j’ai ça dans le sang… je sais pas pourquoi, je peux pas résister à l’idée d’un bon vieux baston des familles. Si ça cogne quelque part, faut que j’y sois, tant que je risque tout au plus quelques dents cassées et des côtes fêlées. Bon, il n’y a guère que les provocateurs que je ne vais pas frapper. Tenez, lorsque Xavierlaurent m’a traité de raciste et de xénophobe, j’ai préféré ne pas réagir, pour éviter un procès. J’abhorre tellement vos prétoires que j’ai décidé de ne pas jouer son jeu stupide, et ne l’ai pas poursuivi. Je ne le regrette pas le moins du monde, cet homme n’en vaut pas la peine… Revenons à nos maïs (je n’élève pas d’ovins, ça me gratte le derrière). Une question vous brûle les lèvres, je le sens… Qu’y a-t-il dans la tête de cet homme qui le pousse à aimer la castagne ? C’est pourtant simple… Regardez-moi. Nain, difforme, laid. Tout petit déjà on me rejetait. Ma mère elle-même me tapait tout ce qu’elle pouvait, quand elle ne gagnait pas sa croûte dans le lit d’autres hommes que mon père, qui passait son temps en taverne, à se demander quel pêché avait bien pu lui causer pareil progéniture. Quant à mes frères et sœurs, ils étaient heureux d’avoir leur souffre douleur. Il a donc fallu que je me batte toute ma vie pour avoir un petit rien, et j’y ai pris goût.

Rassurez-vous, j’ai le goût d’autres choses, également. Tenez, j’aime beaucoup les histoires drôles. En voici une, d’ailleurs, qui conclura parfaitement cet argumentaire. Un citron est une vache veulent cambrioler un usurier. Le citron dit : - Plus un zeste ! Et la vache crie : - On ne bouse plus !

Je pense que ma démonstration a été brillante, et vous poussera à m’acquitter dès à présent. De toute façon, la Pairie a décidé de nous amnistier, et c’est bien fait pour les crétins qui veulent notre tête, na !

Réquisitoire de l'accusation
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

Dernière plaidoirie de la défense
Madame le Juge... Votre Grandeur... Votre Excellence... La Pairie et son Grand Maistre, en la personne d'Héraklius, nous ont déjà annoncé la grâce. Pourquoi faire durer cette mascarade plus longtemps ? Il me tarde de retrouver mon champs, ma ville, ses tavernes, son bordel, ses bagarres, et tous mes compagnons.

Pitiiééééé, sauvez-moi des griffes de la Justice, faites résonner trompettes et sonner les tambours, ayez le courage de suivre la décision prise en haut lieu ! Montrez que votre Grandeur est digne de confiance.

Je vous en suppliiiiiie, relaxez moaaaaaaaa !!!

La défense a appelé Emyriel à la barre
Voici son témoignage :
*Emyriel s'avance à la barre, face au juge qu'il commence à connaître*

Monsieur le Juge,
Comme pour mon procès, l'amnistie est déclarée, aussi voyant votre jugement contraint, j'espère simplement pouvoir justifier et adoucir cette tache en espérant que vous serez de l'avis que l'innocence accordée par la Pairie n'est pas une lubie ou une crétinerie.
Voyons notre accusé sous l'oeil de chacun. Un nain vicelard aux moeurs incertaines mais au caractère certain, comme toute personne qui fut exclus par ses différences et s'affirme pour un propre soutien.
L'homme est guerrier, pourtant a des idées, et est maitre de ses pensées, comme chaque personne du peuple qui compte posséder un zeste de personnalité.
Les faits sont exposés, permettez moi d'encore les résumer. Argentan en déroute par la folie d'un mégalomane que le Duc ignore. 600 Habitants desespérés, et le Duc provisoire s'amusait de ci de là, mais n'était finalement que peu présent.
Ses occupations sont privés, il est vrai, mais il faut savoir s'occuper du peuple qui crie révolution face à la tyrannie d'une ville bafouée.
Alors, un groupe d'insurgés décida de faire bouger les choses, afin d'être entendus. Vous connaissez l'inefficacité des manifestations en tout duché. Alors la seule solution était un coup d'éclat.
Deux choses sont visibles: cela ne servait aucune ambition personnelle, et le fait de l'avoir fait avant les élections montrait que ce groupe n'avait l'intention de rester conseiller. Ainsi le montre les évènements qui se sont par la suite déroulés, restituants les places au Conseil Elu sans rechigner.
La révolte a eu l'effet escompté Mr le Juge, et nous avons été entendus. De même, les Pairs et autres dirigeants se sont vus nous accorder à tous, insurgés, une amnistie qui fut promise et sera, je le sais, tenue, et qui démontre que notre action n'était somme toute qu'un désespoir enfin compris et reconnu comme tel. Pas un délit.
Pour en revenir à Dwakain après avoir exposé ainsi les évènements, il fait partie des insurgés. Certes. Mais ses idées étaient bel et bien de faire réagir les plus grands afin qu'une majorité subisse enfin la justice et se trouve apaisée de se voir gouvernée par l'intérêt d'un peuple et non l'égoisme privé. Je ne jette la pierre à personne en cette affaire. Je pense que ce qui est fait fut nécessaire comme le démontre les faits d'aujourd'hui et les différents évènements qui se déroulent depuis la fin de la révolte.
La Cour est clémente grâce à la Pairie. J'espère que sa pensée ne sera pas contrainte et qu'elle saura s'accorder à nos idées. Que l'innocence soit sincère serait plus agréable, pour vous comme pour mon client, car il n'y a de raison de se déchirer ainsi alors que tout est réglé, enfin, grâce à la révolte et au Roy (puisse Aristote toujours le bénir).
Merci de votre écoute.

La défense a appelé Mezheven à la barre
Voici son témoignage :
'Jour tout l'monde, ça baigne ?
Tiens, Dwakain, qu'est ce que tu fous là ? Ah, oui, c'vrai, c'est pour le pic-nique de l'autre jour ? Oui, oui, ils nous en veulent pour la nique qu'on a fait aux autorités.
Hum, messieurs, je pense que vous êtes tous au courant de l'affaire pour laquelle j'suis là, donc bon, v'savez bien que Dwakain, comme nous tous, a été gracié. De toute façon, on a rien fait d'méchant hein. Comme qui dirait l'autre, on est v'nus, on a vu, on est r'parti. Bon au passage on a visité la cale du chateau (z'ont du très bon calva, maint'nant qu'vous y êtes, vous devriez y faire un tour) m'enfin voilà, rien d'grave, hein, z'avez vu on a pas chié derrière les tentures ni pissé sur les tapis donc bon.
En fait, si vous voulez une excplication, on f'sait un pic-nique sur la p'louse pis il s'est mis à pleuvoir alors on est rentré. On était bien, on est resté un peu jusqu'à ce que la pluie cesse, puis on a rendu l'chateau. Rien que de bien naturel, v'voyez.
Allez, j'vous laisse, j'du boulot. Hips à plus tard les gens !

Le jugement a été rendu Enoncé du verdict Le prévenu a été relaxé.
Accusé Dwakain,
Suite à L'amnistie prononçée par le Grand Maitre de France, Messire Heraklius, je vous declare non-coupable.

Fait à Alençon,
Le 28 juin 1454
Dame Otis, Juge d'Alençon

Haute trahison - Adam Marpheux


Procès ayant opposé AdamMarpheux à la municipalité de AdamMarpheux était accusé de haute trahison. Acte d'accusation
je viens vers vous pour coup d'état de la part de sire AdamMarpheux qui a pris le pouvoir illégalement je demande une peine exemplaire

Première plaidoirie de la défense
*AdamMarpheux s'approche de la barre, de la manière la plus digne qu'il lui est possible*

Votre honneur,

je vais tâcher d'être bref et concis.
En effet, l'affaire qui vous est soumise ici a défrayé les chroniques de notre dûché et a fait couler beaucoup d'encre de même qu'elle a usé beaucoup de salive.

Comme il a été dit en réponse aux honorables Pairs de France qui ont bien voulu nous écouter, tout est parti de la prise illégitime de la mairie d'Argentan soutenue par le duc Mosco. Il n'est nullement question de discuter ici de la valeur de cet homme, malheureusement lorsque nous avons cherché à lui faire entendre raison et à changer d'homme pour la mairie il a refusé de nous écouter et nous a imposé XavierLaurent comme une décision ducale irrévocable.
Il nous fallait souffrir un maire agressif et fermé au dialogue couvert par le duc. Nous avons donc choisit la seule solution qui nous restait pour mettre un terme au mandat du maire : faire tomber le duc qui était son soutient principal.
A aucun moment nous n'avons voulu entraver le bon fonctionnement du dûché.
D'ailleurs, immédiatement nous avons prit contact avec les pairs de France et sa Majesté Lévan III afin de rendre les institutions aux conseillers légitimement élus.
La situation est en cours de clarification à l'heure actuelle ce dont je me réjouis, la prise de fonction des conseillers élus n'aura été que peu retardée, déjà hier soir, la conseillère Enorig avait récupéré son poste de conseillère aux mines.
D'autre part, à titre de garantie, nous n'avons nommé aucun conseiller au commerce afin de bien montrer que nous ne voulions surtout pas piller le duché.

Attendu que nos intentions étaient surtout de protester,
Attendu également que les Pairs du Royaume par la voix du Grand Maître ont accordé publiquement l'amnistie des révoltés y compris du sieur Olivieri inculpé à tort de rébellion contre la mairie d'Argentan,

je vous demande votre honneur, l'acquittement définitif.
L'amnistie générale si elle est appliquée devrait permettre j'espère l'apparition d'une concorde civile en Alençon.
Notre geste désespéré aura, je l'espère également, fait prendre conscience aux ambitieux que la place de Duc ou de conseiller n'est pas une sinécure et qu'elle représente bien plus une charge qu'un privilège!

Réquisitoire de l'accusation
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

Dernière plaidoirie de la défense
Votre honneur,

comme prescrit par les Pairs du royaume je demande l'acquittement.

Merci.

La défense a appelé Angelo à la barre
Voici son témoignage :
Salutatons,
En vertu de l'accord donné par le Grand Maistre de France, amnistie a été prononcée !
Que relaxe soit donc prononcée.

Le jugement a été rendu Enoncé du verdict Le prévenu a été relaxé.
Accusé AdamMarpheux,
Vous avez en effet obtenu l'amnistie des membres de la Pairie en la personne du Grand Maitre de France, Messire Heraklius, je me prononce donc en la faveur d'une relaxe.

Fait à Alençon,
Le 27 juin 1454,
Dame Otis, Juge d'Alençon

Haute trahison - Celivia

Procès ayant opposé Celivia à la municipalité de Celivia était accusé de haute trahison. Acte d'accusation
Ils ont attaqué le chateau et pris le pouvoir, je demande la peine capitale

Première plaidoirie de la défense
Bonjour, en vertu de l'accord donné par le Grand Maitre de France, amnistie a été prononcée
Que relaxe soit donc décidée.

Voilà une bonne chose de faite. Ensuite, nous ne sommes pas de vils pillards, simplement d'honnêtes citoyens n'ayant que ce moyens d'exprimer leur colère face à l'injustice de la situation en Argentan.

En outre, que vont devenir mes pauvres gorets sans moi si vous m'exécutez ? Je vous le demande ! Surtout que j'ai agi par amitié dans une monde de brutalité et de férocerie. Vous ne pouvez décemment condamner cela.

Enfin, vous ne pouvez me condamner alors que je suis si jeune, que mon coeur innocent n'a pas connu l'amour et que mon corps épanoui est toujours chaste. Je vous en priiiiiiiie, laissez-moi connaître les joies charnelles !!

Réquisitoire de l'accusation
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

Dernière plaidoirie de la défense
Votre honneur, je crois que tout a été dit, je n'ai rien à ajouter.
Que justice soit rendue !

La défense a appelé Mnémosyne à la barre
Voici son témoignage :
Salutations,
En vertu de l'accord donné par le Grand Maistre de France, amnistie a été prononcée !
Voilà donc ce serait bien de la laisser sortir.
Parce que bon...avec sa constitution fragile elle est foutue de nous attraper la mort.
Remarquez si elle continue à beugler pour les joies charnelles y a bien au moins le geolier qui devrait se dévouer.
Enfin bon, regardez moi cette bonne bouille là! Ca ferait pas de mal à une mouche. Ca a courru dans les champs et mangé son maïs. C'est rose et ça a le groin...le nez pardon honnète.
Elle a bon coeur et elle l'a suivi jusqu'ici la donzelle.
Enfin bref rendez là nous qu'on rentre à la maison, y a du boulot à tomber.
Salutations tout ça tout ça.

La défense a appelé Ratalarousse à la barre
Voici son témoignage :
*Ratalarousse arrive, revigorée par les témoignages qu'elle a elle-même reçu peu de temps auparavant.*

Rebonjour M'dam le Juge...
Je n'ai pas été très prolixe pour ma propre défense, mais j'ai extrèmement envie de vous faire comprendre que juger quelqu'un comme Celivia est une hérésie !
Cette jeune fille a oeuvré comme nous, avec ses amis, pour que la situation se délie dans notre beau village, où elle vient à peine de s'installer. Où ses amis lui ont demandée de venir les rejoindre !
Et comme elle vous l'a fait remarquer, que deviendraient ses roses enfants porcelets sans leur... (!) bergère ? *toux qui retient un fou rire*
*reprise d'une mine sérieuse.*
Madame le Juge ! Les hautes sphères ont prononcé l'amnistie, vous n'avez à faire qu'une chose : de même !
Celivia mérite sa liberté, elle ne peut décemment pas mourir vierge, ce serait un crime ! (ah oui tient)
Soyez humaine !
*Rata fait un pas en arrière et attend le verdict avec intérêt quand même.*

Le jugement a été rendu Enoncé du verdict Le prévenu a été relaxé.
Accusée Celivia,
Conformément à l'amnistie prononcée par le Grand Maitre de France, Messire Heraklius, je me prononcerais donc en la faveur d'une relaxe.

Fait à Alençon,
Le 27 juin 1454.
Dame Otis, Juge d'Alençon

Haute trahison - Zaïm

Procès ayant opposé Zaïm à la municipalité de

Zaïm était accusé de haute trahison.

Acte d'accusation
Ils ont attaqué le chateau et pris le pouvoir, je réclame la peine capitale

Première plaidoirie de la défense
Ma défense s'articulera autour de 3 points :

- c'est ce lui qui le dit qui l'est. (et de une)
- On a été amnistié, parait-il. M'aurait-on mystifié?
- J'ai toujours bien défendu la patrie, Aristote et ma mère alors hein...

A part ça, la forme?

Réquisitoire de l'accusation
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

Dernière plaidoirie de la défense
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

La défense a appelé Prangarde à la barre

La défense a appelé XavierLaurent à la barre
Voici son témoignage :
Je viens à vous car j'ai été appellé à témoigné pour moi Zaim même si d'habitude est un saint homme prendre un chateaux mérite la peine de mort mais vu que le grand maitre vous a manistié vous en sortez la tête sur les épaules mais un conseil ne recommencé plus car la prochaine fois il ne serons pas aussi clément
si je serai le juge j'aurais donné la mort mais ce n'est point moi

Le jugement a été rendu
Enoncé du verdict
Le prévenu a été relaxé.
Accusé Zaïm,
Vous avez été amnistié par Le grand Maitre de France, Messire Heraklius. Vous êtes donc libre et pouvez quitter cette cour.

Fait à Alençon,
Le 26 juin 1454
Dame Otis, Juge d'Alençon.

Haute Trahison - Garnulf


Procès ayant opposé Garnulf à la municipalité de

Garnulf était accusé de haute trahison.

Acte d'accusation
Ils ont attaqué le chateau et pris le pouvoir, je demande la peine capitale

Première plaidoirie de la défense
*Garnulf entra dans la Cour de Justice, l'air passablement indifférent.
S'asseyant au banc des accusés, le gros gueux barbu sale et empestant l'alcool se déboucha une bouteille de tord-boyaux.
Il en prit une rasade puis demanda au juge :*

Dit donc l'bige, j'aurions tu l'droit d'boire?
Bah... J'allions boire quand même d'accord?

*Le bourru energumène prit une longue gorgée avant de grogner et d'écouter l'acte d'accusation porté à son encontre.*

P'tin l'Proc', t'aurions plus d'forcé pour accuser l'Garnulf!
La peine capitale?
Putain d'bordel d'merde!

*Le gros gueux connaissait un peu trop bien les peines et les prisons, lui fils d'un geôlier de prison normande. Il blêmit pendant un instant avant de reprendre son air impassible de gros macho.*

Ouep!
L'Garnulf y'a prit l'Château d'lencon!
Faut dire qu'c'tions du gâteau!
Pas de garde, on rentrions comme dan'z'un m'lin et on barre l'porte!
Héhé, un jeu d'marmots j'vous dit!
Pas vrai l'piaf?

*Dit le gros guerrier en s'adressant au corbeau perché sur sa large épaule. Celui-ci lui répondit d'un percant croassement qui se répercuta dans la salle.*

Nos motivations?
Bah j'en sais fichetrement rien, bige!

*Il s'approcha du juge comme pour lui faire une confidence*

T'sais, l'Garnulf c't'un homme de main, un gros bras!
Y'avions un type qui lui a envoyé une missive!
Sachions pas lire, j'avions d'mandé à un pote d'm'lire! S'm'invitions à prendre l'Château d'assaut!
C'pas qu'l'Garnulf haïssions l'Conseil, mais j'avions toujours bien aimé casser des gueules!
Une baston? J'voudrions jamais manqué c'la!
C't'alors qu'j'ai attaqué l'Château avec mes affranchis d'pote!
V'savez, l'Garnulf y'est pas un peleur ou un chevalier d'la gueuserie! J'avions pas l'goût d'jouer un tour à l'Justice ou jouer d'la corde! V'savez être graver dans l'marbre s'm'dit pas trop! L'Garnulf y'étions un bibard!
Voilà!
Bon voilà mon truc-machin... la euh.... euh... plaidoirie comme v'l'appelez!
Dit, z'auriez pas un peut d'autre bibe pour l'bibard qu'j'suis? Héhé!

Réquisitoire de l'accusation
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

Dernière plaidoirie de la défense
*Garnulf regarde le muet maire en soupirant*

Bon et bien m'dernière plaidoirie s'résume en cinq mots :
J'vions l'amnitie royale.

*Sa plaidoirie finie, Garnulf se lève et va dépenser ses écus gagnés en tant que soldat du Duché dans une taverne*

La défense a appelé Emyriel à la barre
Voici son témoignage :
*s'inclinant légèrement, Emyriel salua cette Cour de plus en plus connue et s'adressa à elle d'un ton neutre mais ferme et tendre à la fois*

Monsieur le Juge, comme l'a dit Garnulf, il n'est qu'un homme de main. Doit-on condamner ceux, qui victimes de leurs faiblesses de francois se voient contraints de chercher de quoi subsister à la force de leurs bras?
Garnulf est une personne qui ne sait ni lire, ni écrire, et l'individu qui lui lut la lettre fut concis afin de ne pas le troubler. Deux choses intéressent l'homme simple et équilibré, l'amusement et l'argent. Garnulf a entendu parler d'une bonne bagarre, cela lui a suffit, car peu avare et lucratif, l'homme se contente de quelques bières pour son bonheur, et non le pillage d'un chateau, ce n'est pas son style. Cet homme voit cela comme un défi, une revanche sur cette vie qui ne l'a que trop oublié. Imaginez d'un taudis passer au faste d'un chateau presqu'abandonné?
Garnulf est un enfant, Monsieur le Juge, un enfant des plus simples, qui se contente d'obéir à ses parents et d'offrir à ses yeux ébahis nouvelles sources d'envies et de beauté.
Je ne pense pas que Garnulf ait fomenté quoique ce soit. Si l'on devait inculper tout les moutons d'un troupeau, qu'en deviendrait le pasteur? Nous ne sommes pas Panurge, et les moutons se suivent, mais lorsque l'in disparait, l'on se doit de rattraper l'autre pour que le troupeau reste uni et entier.
Garnulf est un pion sur l'immence échiquier de la vie. La tour d'un Juge est seule maitresse de sa destinée. Mais qu'est un pion qui bouge si peu mais reste présent pour notre plus grand plaisir afin de peupler le jeu?

Garnulf est aussi sous le coup de l'amnistie. Cela ne vise pas à bafouer votre jugement. Je souhaiterai juste que non par dépit, vous compreniez nos agissements, et ceux d'un homme, qui, finalement, n'a mérité son sort. Se voir mis sous le joug d'une peine de mort, je connais cela et comprend son angoisse. J'implore votre clémence de voir votre courroux ou votre pensée s'adoucir devant une telle erreur d'ainsi condamner l'innocence même de tant d'ardeur.

La défense a appelé Angelo à la barre
Voici son témoignage :
Salutatons,
En vertu de l'accord donné par le Grand Maistre de France, amnistie a été prononcée !
Que relaxe soit donc prononcée.

Le jugement a été rendu
Enoncé du verdict
Le prévenu a été relaxé.
Accusé Garnulf, levez vous!
Je vous declare innocent des crimes qui vous sont reprochés et cela conformément à l'amnistie prononçée par le Grand Maitre de France, Messire Heraklius.

Fait à Alençon,
Le 26 juin 1454.
Dame Otis, Juge d'Alençon.

Haute - Trahison - Mezheven

Procès ayant opposé Mezheven à la municipalité de

Mezheven était accusé de haute trahison.

Acte d'accusation
ils ont attaqué le chateau et pris le pouvoir, je demande la peine capitale

Première plaidoirie de la défense
Cette révolte n'a eu lieu que pour remettre l'Alençon dans le droit chemin. Nous ne sommes ni des pillards, ni des profiteurs. Nous ferons tout pour oeuvrer dans le respect du peuple.

Réquisitoire de l'accusation
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

Dernière plaidoirie de la défense
Eh beh, v'la qu'ils s'retirent l'cusation ! Ben y'a plus grand chose à dire, d'toute façon l'messieur l'a bien dit, chuis m'nistié alors, m'nistié un jour, m'nistié tourjours !

La défense a appelé Dwakain à la barre
Voici son témoignage :
* Approche en titubant vers la barre… Se retourne d’un coup pour saluer l’assistance en délire qui hurle son nom… et se prend la barre en pleine tête parce qu’il n’est vraiment pas grand, le nain. *

Saleté d’saleté ! Peuvent pas la baisser, c’te barre ? Après moi j’me r’trouve le nez en sang.

Ah ! Salut l’juge ! Décidément on s’croise beaucoup, c’derniers temps… Hey, s’lut Mez ! Alors, ça y est ? T’es acquitté ? R’gad’ moi, gné pris d’l’avance sur la pinte ducale !

Hein ? Quoi ? Sauf vot’ respect m’sieur l’juge, vous voyez pas qu’chuis en train d’parler à un pote, là ? Non mais des fois… Y en a qu’sont pas gênés…

Ouais, donc je disais, Mez : comme on est amini… anmis… anié…enfin qu’on n’ira pas en prison, quoi, m’suis dit qu’on f’rait bien d’fêter ça tout d’suite… qu’une cuite n’attend pas. Et pis avec un peu d’chance, on nous sortira les boutanches qu’on a pas eu le temps d’écluser l’aut’ jour, t’sais celle avec des étiquettes dessus, qu’ça doit êt’ du bon vin… En ai même vu qui v’naient d’un Hôtel-Aristote queq’ part en Bourgane, un truc comme ça… Parait qu’ça vaut l’détour. Rien qu’pour ça, on a bien fait d’virer l’Mosco, il s’gardait le pinard pour lui et ses potes.

La révolte a grondé bouteilles à la main, elle a frappé –mais pas trop fort pour éviter la prison– bouteille brisée à la main, elle a gagné le vin dans l’estomac, elle a fêté sa victoire avachie dans le pinard, et elle sera amnistiée pour n’avoir pas vomi n’importe où dans le château !

Faites pas cette tête m’sieur l’juge, c’pas vot’ faute si y en a qui sont trop bêtes pour attaquer en justice des gens qui sont anmitshié à l’avance… Chsais qu’ça vous fait du boulot, tout ça, que vous d’vez bien l’faire, mais j’vous plains… Alors plus vite vous nous aurez tous renvoyé dans not’ village, pus vite vous s’rez débarassé d’nous !

La défense a appelé Zaîm à la barre
Voici son témoignage :
* S'avance droit comme un I et balaye l'assistance du regard.*

Ce procès est incompréhensible! Le Sieur Mezheven n'a pas pu commettre d'acte de Haute Trahison à la date dite. Je suis témoin! A ce moment là, il était en train de prendre le chateau avec nous. Vous voyez bien...
Ainsi, à moins qu'il n'ait un "don d'ambiguité", pour paraphraser un grand homme politique de notre temps, il doit également être amnistié.

J'ai dit.

Le jugement a été rendu
Enoncé du verdict
Le prévenu a été relaxé.
Sieur Mezheven, levez vous,
conformément à l'amnistie prononcée par le Grand Maitre de France, je vous declare innoncent, vous êtes libre de retourner vaquer à vos occupations.

Fait à Alençon,
Le 24 juin 1454
Dame Otis, Juge d'Alençon

Haute trahison - Olivieri


Procès ayant opposé Olivieri au Duché d'Alençon (Domaine Royal)

Olivieri était accusé de trouble à l'ordre public.

Acte d'accusation
En ce soir du 17 juin 1454, je porte en votre cour une révolte contre la mairie d'Argentan.


http://www.images-upload.com/images/1150575128_resultat.JPG

En effet, le sieur Olivieri voulant mettre en procès le sieur Xavierlaurent sans preuves s'est lui même trahi en montrant qu'il se révoltait.

En conséquence, je demande une peine de prison et une amende facultative laissées à l'appréciation du juge.

Merci monsieur le juge

DantON

Première plaidoirie de la défense
Par la grâce d'Heraklius, Grand Maistre de France, je suis amnistié.

Je n'ai jamais attaqué la mairie d'Argentan, je m'étais revolté contre le Chateau d'Alençon.

Heraklius et les membres du nouveau Conseil -gloire à eux- ont juré mon acquittement.

Vive le Roy.

Réquisitoire de l'accusation
Sieur Olivieri est grâcié par le Grand Maître de France.

Dernière plaidoirie de la défense
Sous vos applaudissements.

La défense a appelé Akhmar à la barre
Voici son témoignage :
Je confirme les paroles de l'accusé. Le sieur Olivieri, tout comme les autres revoltés sont graciés par le grand Maitre de France.

Qu'il en soit ainsi !

La défense a appelé DantON à la barre
Voici son témoignage :
Il est vrai que l'accusé Olivieri a bien obtenu l'amnistie du grand maitre Héraklius, étant ancien Procureur et l'ayant mis moi même en procès, je ne puis que réclamer la relaxe pour le sieur Olivieri. C'est la volonté du Roy et du Grand Maître.

mes respects,

Le jugement a été rendu
Enoncé du verdict
Le prévenu a été relaxé.
Messire Olivieri, vous pouvez quitter cette cour en homme libre. En effet, vous avez été gracié par notre Maitre de France, le sieur Heraklius, aussi je vous declare innocent des actes qui vous sont reprochés.

Dame Otis
Juge d'Alençon

Haute trahison-Emyriel

Acte d'accusation
Suite à la prise de chateau je demande que Emyriel soit juger pour ces actes .
Je demande la peine capitale .

Première plaidoirie de la défense
*Emyriel s'avance doucement à la barre, la main sur sa pipe, coincée entre ses lèvres, il s'accoude doucement, puis se redresse machinalement, éteignant son jouet, toussotant et débutant sa diatribe*

Monsieur le juge, je ne vais pas m'attarder sur ma plaidoierie, car tout, déjà a été dit et que je serais bien malappris de refuser la main tendue du Roy en une amnistie de par sa Pairie. Je ne me perdrai donc pas en propagande de calomnies, et ne veux pas politiser outre mesure.
Je me contenterai, comme il sied, de justifier mon acte comme il se doit, du moins, c'est ainsi qu'il se fait.
Tout a commencé à Argentan, la mairie était prise et reprise, et alors que tout semblait s'arranger, voici qu'un homme atteint de mégalomanie s'empare de la mairie. Le Duc en est informé, légitime l'acte, le refuse, finalement y consent par différents biais mais ne fait rien pour améliorer la qualité de vie d'Argentan qui se trouva désemparée.
La Mairie avait été maintes fois prises. Quelle aurait été l'utilité d'une telle nouvelle action? Nous avons donc extériorisé notre détresse de tout un peuple en attaquant le chateau. Ce fut démesuré, j'y consens, car en ce conseil que nous avons évincé, furent visés seulement quelques uns, et non l'entiereté. Mais les révoltes sont ainsi, et ne permettent pas que l'égalité. Juste la liberté.
Nous n'avons rien pillé, nous avons atteint notre but, et dès le jour même nous nous désistions en faveur du conseil élu. Beaucoup de bruit pour des choses somme toute très desespérées, néanmoins réussies car j'apprends que beaucoup ont apprécié ce changement dans une action d'un duché quelque peu en veille et non dynamique. Le provisoire était en sursis.

Voilà donc notre seule défense, la liberté, le désespoir de se faire enfin entendre, et la vision d'un monde meilleur pour tous, et pour les argentais qui n'ont que trop soufferts.
Cela peut sembler égoiste, il est vrai, et pourtant, c'est la seule chose qui fut efficace.

Jespère votre compréhension à la lumière des évènements ainsi exposés. Je n'ai rien à ajouter pour l'instant monsieur le Juge

Réquisitoire de l'accusation
Monsieur Emyriel vous avez pris le chateau sans demandé l'avis de personnes .
De plus vous n'avez rien demandé de changer au conseil provisoire, il est plus sage d'utiliser la parole que la force .
Argentan était en crise oui je le veut bien, mais croyais vous qu'en prenant le chateau sa va améliorer les choses ??
Non au contraire, en ce moment comme conseillé nous n'avons que le duc et le conseiller au mines.
Pas de CAC pas de juge ext .
Votre Acte doit étre punis .
Je demande une amende de 1000 écus plus 3 jour de prison pour cette acte impardonnable .
Que justice soit faite !

Dernière plaidoirie de la défense
J'ai pris le chateau, poussé par la ferveur populaire et l'idée d'un conseil trop absent au point qu'une population de plus de 600 habitants soit torturée sans qu'un petit doigt soit levé.
Maintenant examinons les faits: tout le monde, ou la plupart du moins, se trouva bien révolté de notre ...révolte... bref.. regardons les évènements à la lumière d'un jour nouveau. Le Peuple est satisfait dans sa majorité, bien qu'un peu étonné qu'il ait fallu tout ceci pour que les choses bougent enfin.

1000 ecus et 3 jours de prison? Comment dire. Je suis l'un des plus petits, je représente le peuple gueux. En me révoltant j'ai fait fi de ma santé, ainsi que de beaucoup d'une intégrité que je ne possédais. Le résultat est celui escompté. Sachez de même que le chateau ne s'est vu pillé et juste occupé bien provisoirement, car nous sommes partis à l'arrivée de gens, qui, plus compétents, je ne le sais, mais plus présents que l'ancien conseil, seront surement.
Voilà donc ce qui fut engagé. Je suis un paysan fauché, affamé. Oh! Je ne cherche à attendrir ou peiner l'assemblée. Mais je fais juste remarquer que mon desespoir se voit jusqu'en mon état premier.
Ce desespoir se renfloue... l'espoir renait par cette action et par un peuple qui comprend peu à peu les faits. J'espère pouvoir, messieurs dames, si ce n'est remonter en votre estime, tout du moins manger et me trouver innocenté.
Les choses sont revenues dans l'ordre qui aurait du s'instaurer dès le début afin que tous soient concernés par la beauté d'un conseil uni et désireux du bien de chaque ville.
Notre détresse fut entendue, je remercie le Roy et ses pairs de leur clémence et de leur jugement. J'espère de même en cette Cour à la lumière des évènements... La promesse sera tenue, je n'en doute pas, mais j'espère qu'elle sera délivrée non pas à contre coeur, mais bel et bien en connaissance de mes arguments qui sont sincères et bel et bien fidèles au peu peuple auquel j'appartiens.

La défense a appelé Dwakain à la barre
Voici son témoignage :
B’jour m’sieur l’juge.

Je me permets des incivilités, puisqu’on commence à se connaître, hein. Bon, alors Emyriel est accusé de quoi ? De Haute Trahison ? Ah tiens… comme moi et les autres. Mais il a droit à deux beaux procès pour la même chose ? Ah ben ça c’est pas juste, vraiment pas juste… Ben ouais, parce que quand on est acquitté, à ce que j’ai cru comprendre on a droit à une petite collation parce que le duché s’excuse du temps perdu. Et alors lui il va y avoir droit deux fois !

Pourquoi ? Ben… vu que le Grand Maistre Akhmar il a dit qu’on serait amnistié parce qu’on a pas touché aux bibelots qui datent de l’Aliénor, il va être acquitté… deux fois ! Et ça moi je dis que c’est pas juste ! Moi aussi je veux avoir le droit de me pinter aux frais du duché plus d’une fois ! Pour un peu je serais prêt à pousser à bout les responsables de cette affaire. Y en a un il a le procès facile, vous devez déjà le connaître, le Xavierlaurent. Alors je serais acquitté et j’aurais droit à

Enfin on parle pas de moi, mais de l’amnistié Emyriel. Oui donc il a participé à la révolte. D’abord c’est pas vrai que c’était une révolte, juste une petite remise en place de certains principes : lorsque le peuple est mécontent, le duc ferait bien de l’écouter s’il veut conserver sa place. Ensuite ce n’est pas tellement grave, il n’a tué personne. Juste un peu le temps… parce qu’à force de fumer ses trucs bizarres, il s’ennuie ferme à Argentan. Alors il a dû se dire qu’un petit en-cas aux portes du château ça ne lui ferait pas de mal. Vous savez, voir des nouvelles têtes, de nouveaux paysages, tout ça, quoi. Et puis après il a voulu visiter le château… Est-ce de sa faute si le duc il a pris peur face au groupe de touristes curieux que nous étions ? Est-ce donc un crime de s’intéresser à la vie politique de sa cité, de son duché ? Mérite-t-il une peine pour avoir montré que le peuple ne se laisse pas faire par les magouilles de petits ambitieux médiocres aux dents longues ?

Je m’inscris en faux ! Je dis non ! Je dis halte à la démesure ! Je dis… je diiiis… je dis qu’Emyriel mérite pour toute peine de n’avoir pas droit au vin des acquittés, qu’il est prié de me laisser sa part !

A quoi bon le condamner alors que la Pairie, magnanime, a su voir en lui un enfant qui cherche le soutien dans les yeux de ses parents. Dans sa grande indulgence, la Pairie a décidé de jouer son rôle de mère, alors que le Roy, en bon père, lui laisse les affaires courantes. Ecoutez donc la Pairie, écoutez Akhmar, écoutez les sanglots d’une mère indulgente vis-à-vis des crimes de ses délinquants d’enfants. Amnistiez ! Amnistiez ! Il en restera toujours quelque chose.

La défense a appelé Akhmar à la barre
Voici son témoignage :
Il est vrai que l'accusé Emyriel a bien obtenu l'amnistie du Grand Maitre Héraklius, étant ancien Procureur et l'ayant mis moi même en procès, je ne puis que réclamer la relaxe pour le sieur Olivieri. C'est la volonté du Roy et du Grand Maître.

L'accusation a appelé Garnulf à la barre
Voici son témoignage :
*Garnulf fut conduit à la barre par le procureur.
Il le salua d'un coup de tête puis se déboucha une bouteille de vin et en prit une longue rasade.
Puis les yeux du gueux s'ouvrirent, et surpris il s'apperçut enfin où il était : dans le procès d'Emyriel. Confus que l'accusation l'appele, l'idiot écouta la réquisitoire.
1000 écus d'amandes pensa Garnulf? Formidable!
Une idée germa dans le crâne du gueux. Il salua dignement l'assemblée présente puis s'écria :*

B'soir m'sieurs dames, l'Garnulf v'saluons!

V'v'lez s'voir si l'Emyriel y'est coupable!
IL L'EST!!!!
C't'ch'valier d'la gueuserie pur souche a tenté de détruire not' Duché, l'oeuvre de grandes gens! Derrière son p'tit air sympatique, y s'cache un bige mauvais, ouep! Mauvais d'chez mauvais j'vous dis!
Laissez moi v'racontez mon témoignage sur ce 18 juin.

''J'étions au Poney Ressurecté, une bonne guitoune. J'v'llions d'la bibe quand j'vis c'gueuseur entrer! V'savez pas ma surprise quand j'l'ai r'connu! Il m'a d'suite proposé un projet douteux. Prendre l'château! J'ai refusé, f'dèle à mon Roy et mon Duc, mais c'peleur rusé comme un r'nard, m'a eût! Il m'a bourré la gueule! Saoul comme un bibard, j'pouvions plus r'fuser! Et j'vions suivit c'fin renard! Rendu au château, c'peleur m'bligea à défoncer la porte! Ses laquais m'encadrant, j'dus optempéré! J'défoncia l'porte d'mon cher château! V'pouvez s'voir l'mal qu'ca l'a fait au vieux Garnulf, lui si patriotique, pas vrai l'piaf?
Puis, l'Emyriel voyait bien qu'l'Comté entier étions contre lui! Cherchant une issue, c'filou décida d'mettre en épreuve c'talents d'faussaire! Et oui, il fabriqua une fausse lettre d'Roy qu'envoya au Grand Maistre d'France, feintant une amnitie!
Quel traître, n'c'pas?

J'vous l'dis, y'étions coupable! 'ssi coupable qu'Judas! Mais vous fiez pas à ses belles paroles et ses plaidoiries! Car comme l'hér'sson, derrière son j'li minois, y'avions des piquants!

V'là mon témoignage!

L'accusation a appelé Zaïm à la barre
Voici son témoignage :
Nous sommes sans aucun doute engagé sur la voie de l'apaisement et - je le crains- une condamnation jetterait à nouveau de l'huile sur le feu.
La parole plus que la force, certes... Sauf quand la parole vide de sens prend le pas sur l'action.
Vous ôtre, Procureur, Juge, avez une responsabilité importante aujourd'hui. Si, par votre jugement, vous trahissez nos accords, le peuple reconnaissant saura où sont les vrais traitres.

Procès ayant opposé Emyriel à la municipalité de

Emyriel était accusé de haute trahison.

Le jugement a été rendu
Enoncé du verdict
Le prévenu a été relaxé.
Accusé Emyriel,
Conformément à la demande du Roy et du grand Maitre de France, je vous declare innocent.

Dame Otis,
Juge d'Alençon

Averroïstes...


La nuit tombe sur la cathédrale, l'archidiacre est encore à la bourre. Soudain, au bout du chemin, une silhouette chiffonnée se dessine dans le clair-obscur. Zaïm accourt, suant à grosse goutte, rougeâtre et mal peigné. Sa bure est remontée au dessus du genou pour ne pas entraver sa course et on l'entend scander de petits "hop! hop! hop!" pour se donner du rythme.

Enfin, il traverse la foule des fidèles pour prendre son poste.

Bonsoir à tous. Je suis un peu en retard mais je me suis pas réveillé de ma deuxième sieste de l'après-midi. Désolé...


Bon, je m'excuse pour mon comportement de la dernière fois, j'étais un peu à cran. Depuis, je suis allé faire un tour en Normandie, ça m'a changé les idées. Madame Michu, je suis navré de vous avoir tapé dessus, c'était pas fait méchamment.

Autant que vous le sachiez, c'est moi le taulier de l'archevêché depuis que l'archevêque est partie se dorer les miches ... euh... se recueillir en des lieux plus cléments.
Si vous avez des questions (autres que IG), je serai - à l'instar de Bertrand Mallet - votre unique interlocuteur.
Je suis au sommet de mon art, la Garde Episcopale de Messire Celestin veille, tout devrait bien se passer...

A peine rentré, qu'ouï-je? On nous a enquillé un temple averroïste? Mais qu'est-ce que c'est que ce scandale? On nous cherche là, non? Soyez sans crainte, je lutterai contre la chienlit de toute mes forces pour que les forces obscures qui nous assaillent se heurtent au mur de notre foi triomphante!
L'Eglise vous autorise officiellement à des représailles diverses et variées - de préférence humiliantes - contre ces figures d'endive d'averroïstes.
Frappez-les, brûlez leurs cultures, marchez leur dessus, volez leur leurs économies, insultez leurs femmes, faites des croches-pattes à leurs aïeux, l'Eglise vous absoudra automatiquement.

Attention, parce que c'est pas des tendres, les averromachins... On raconte qu'ils se livrent à des rites sataniques où des vierges astygmates sont écorchées les nuits de pleine lune! Leur culte n'est que haine contre nous! Si on ne freine pas des 4 fers dès maintenant, ils ne tarderont pas à venir taper directement dans nos gamelles et à palpez nos gonzesses en nous faisant des gestes obscènes!

Des barbares, j'vous dis! J'ai pas raison Titi?

Le dénommé Titi, compagnon archibeurré de l'archidiacre, hocha la tête. Importé de Normandie, ce bon public n'avait jamais déçu.

Bien sûr que j'ai raison!
Déja qu'on se fait enfler par la Pairie qui, subitement, trouve que les hérétiques sont des gens sympas... Si on tombe encore le bénouze, on aura l'air de quoi, je vous le demande!

Je vous le dis, les gars, on entre dans une ère de chaos, l'Eglise va devoir faire face au péril du déclin de la civilisation!

Les cultes fantaisites gagnent du terrain, c'est la Première Trompette!

A la deuxième Trompette, le vin se changera en eau et l'eau en pisse de renardeau!

Zaïm frémit mais se ressaisit.


A la Troisième Trompette, la mort frappera aveuglément les citoyens au lieu d'emporter à son rythme les vieux trumeaux qui polluent nos Eglises. Et je dis pas ça pour vous, Madame Michu...

A la Quatrième Trompette, les ragondins envahiront nos cités et bouloteront nos stocks de bouffe.

A la Cinquième Trompette, la moitié des habitants ne pourra plus s'exprimer que par consonnes et ça donnera des dialogues épouvantables : "slt! - çava? - clr - mdr! xptdr"

A la Sixième Trompette, les vagabonds se retourneront contre leurs maîtres et y aura même plus moyen de les faire bosser 12h par jour pour une misère.

A la Septième Trompette, les cieux s'ouvriront et une pluie de feu et de soufre d'abattra sur nos ganaches. Et on passera pour des buses aux yeux de l'Eternel...

En gros, vous m'avez compris, je le reformule pour les plus abrutis d'entre vous : on ouvre le citron aux Averroïstes ou c'est la grande panade pour nous tous...

Allez, à plus. Amen.

Sermon 21 juin 1454


Zaïm, le dos voûté par la désespérance, entra dans la cathédrale à petits pas trainant.

Il s'assura que la batisse était vide puis se jeta à genou.


Seigneur, Aristote, mon pote,

Je vais t'en raconter une, elle est excellente : j'ai jamais cru en toi. Je vais même te dire mieux, le dogme, ça me les hache menu. Miuex! J'y connais rien du tout.

Déja, je croyais pas trop en toi mais maintenant, tu commences à me gaver gravement. Je me lève le maffre pour vaporiser un peu de foi sur ces tanches de fidèles. J'ai bossé plus qu'à mon tour pour la gloire de ta ganache et qu'est-ce que j'ai en retour? Des nèfles!

Alors, tu vas me faire le plaisir de te remuer un peu pour me faire un destin d'archipape, sinon, je vais m'énerver!

C'est vrai, quoi! J'ai pas une thune, une tête de boeuf - pas moyen de serrer une grosse à la taverne. Je pue des pieds, je refoule du goulot et je vois bien que ma calvitie plus que naissante n'arrange pas le tout.

C'est ça, l'avenir de tes serviteurs? Vieillir, mourir, le tout dans une sale odeur d'encens et d'aisselle de bigote?

Mets moi la folie, l'extase, la fureur, le désordre... Enfin, fais un truc, quoi!

Bon, ça va pour cette fois, je vais même en remettre une couche mais je le répèterai pas, hein?

Zaïm se releva et constata que son dos lui faisait mal. Aristote est mesquin...


______________________


A peine sorti de la cathédrale, Zaïm vit s'amasser la foule habituelle des culs-bénits.

Erreur fatale : ce soir, c'est office du mercredi... Oubli tragique.


Bon, magnez vous, j'ai pas que ça à faire moi... J'avais prévu d'aller m'en jeter un ou deux avant d'aller pioncer mais bon... maintenant que vous êtes là, je vais pas vous virer...

Une vieille dame ronchonna.

Quoi, qu'est-ce que t'as toi? T'en veux une? Fais gaffe, je suis un peu tendu, ça peut partir à tout moment!

La vieille se renfrogna et ramassa une grande mandale sur le museau. Elle s'affala comme une bouse sur le parvis.

Y a d'autre client? Bon... Rentrez tous, faites pas de bruit et tout se passera bien.

Zaïm prit place sur l'autel et contempla la foule, l'oeil maussade.

Bon! Les bonnasses au premier rang! Y en a marre de toujours supporter la vue des vieilles peaux enroulée dans des loques noirâtres!

Bien, puisqu'il faut prêcher, préchons...

Il faut que vous soyez bien gentil, vous dites bonjour à la dame et vous mouchez votre nez. Sinon, Aristote en personne viendra vous mettre une grosse race. En cas de péché, versez 100 sacs à l'Eglise, vous serez pardonnés.

ça, c'est fait!

Face aux fidèles stupéfaits, Zaïm renonça à remballer ses affaires pour aller croupir dans une quelconque taverne.

Non mais sérieux, vous trouvez pas qu'on se fait gravement chier dans cette cathédrale? ça daube, on raconte n'importe quoi, c'est long, il fait chaud...
Et vous venez quand même, dégénérés que vous êtes... Vous avez pas une maison, des enfants, une épouse à honorer ou une partie de carte en cours?

Allez, vous me faites peine, on va jouer à un jeu.

La rangée de gauche, vous gueulez "Aristote, mon pote!", à droite, vous la bouclez.

Bon gré, mal gré, les fidèles s'exécutent.

Pas terrible... A droite maintenant!

A peine plus fort, la rangée de droite beugle.

Ouais... Je vais chanter un peu, et quand je vous fais signe, vous gueulez.

C'est tipar!

Pas d'Paradis, point d'salut
Dans ce bien triste monde
Où se vautrent Mafflus,
Loqueteux et Immondes
M'en fous, je ris, je bois, je rote

Zaïm fait un grand signe et la foule s'écrit "Aristote, mon pote!"

Paye ton encens, cousin
Lache l'ostie, le picrate de messe
Ce soir, on va claquer des fesses
j'ai trop rongé mon frein
Pense bien aux porteurs de calotte

Zaïm fait un grand écart facial, pointant du doigt la foule qui s'écrit "Aristote, mon pote!".

Je déclame à l'arrache
Pas le temps d'préparer
Que donnent donc les fidèles effondrés?
Certains leur aval, les autres crachent
Seigneur, j'arrête là, me manque une rime en "ote"

Zaïm lève les bras au ciel et, la salle hurle "Aristote, mon pote!"



Voila! Vous êtes content?

Maintenant, lachez moi les basques jusqu'à la prochaine fois où j'aurai envie de voir vos tronches.

Ciao et Amen!
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