dimanche, juillet 09, 2006

Garnulf : Prise du chateau d'Alençon


La nuit...
Ils étaient prêts...
Bientôt le Château serait à eux...
Ça allait être facile, du gâteau. Le Connétable n'avait pas placé de troupes, était-il avec eux ou simple mégarde? Le gros guerrier ne savait guère et il s'en fichait. Il était là pour une bonne baston.
Emyriel lui en avait promit une de plus, il lui avait payé quelque chopes, le gros gueux ne pouvait refuser!

Pour l'événement, l'énergumène avait revêtu sa splendide armure rutilante : un solide plastron de cuir bouilli taché et sale. De plus, il portait à sa ceinture sa peu renommée masse cloutée qui avait combattu les Angevins et les marauds de la Cour des Miracles.
Le petit groupe d'une douzaine de personnes s'arrêta à quelques mètres devant la lourde porte de chêne renforcée de fer et la muraille du Château du Conseil Régent.
Garnulf s'avanca vers la porte. Il l'examina avec l'œil d'un vétéran. Il renifla le bois, puis cogna sur la porte de son poing massif.
Il recula et regarda encore la porte, puis s'écria :


HÉHO LES MATOIS!
Croyerions bien qu'nous faudrait un bélier, ouep, un bélier!

Emyriel sortit du groupe avec un fin sourire et dit à son ami :

Je crois que la porte est ouverte... Il n'y a pas de gardes... Bige!

L'idiot resta un moment sans réaction, impassible, comme s'il venait de se faire pétrifier. Puis, il ouvrit la bouche et la referma frénétiquement et enfin, explosa :

QUOI?
PAS D'QUOQUERETS À TABASSER!
J'étions v'nus pour c'la! Non mais! J'veux une baston!
J'vais foutre quoi sinon?


Emyriel soupira puis dit avec sourire :

Et bien, premièrement mon cher bige, BÂCLE TON RÂTELIER!
Il y a des gens qui dorment.
Ce que tu vas faire? Et bien, Capitaine Garnulf, tu vas vaillamment défendre les murs contre tout assaillant en voulant à la personne de notre Conseil !
De plus, pourrais-tu ouvrir cette porte?

Bougonnant, le gros gueux acquiesca.
Bandant les muscles, il ouvrit la porte du château et y entra rapidement, se fichant de savoir si ses complices le suivaient.
Arrivant à grandes enjambés dans la cour intérieur, il repéra rapidement l'escalier menant aux créneaux.
Le Capitaine Garnulf l'emprunta, et se retrouva bientôt accoudé sur la muraille, au-dessus de la porte.
Soupirant, il porta son regard vers la ville en contre-bas, Alençon, capitale de l'Alençon. Le matin allait bientôt se lever pensa Garnulf.
Un sourire sur les lèvres, le vieux guerrier se tourna vers son corbeau et lui demanda :


T'penses à c'qu'j'pense l'Serres?
C'matin, les gens vont sûrement v'loir prendre le château d'assaut!
L'reprendre!
Héhéhé... on aura une bonne baston!
Ouais, comme on les aime ! Bon, en attendant, t'prendrais pas d'la bibe?

Le corbeau sembla acquiescer d'un croassement.
Son maître lui sourit, avant de sortir sa chope personelle, un cadeau de la Comtesse Ekarlate et d'y verser le breuvage que sa gourde contenait : du tord-boyaux de chez lui, un alcool fort fait à partir de fromage de chèvre et d'herbes.
Garnulf en prit une longue rasade avant de passer sa chope à son ami oiseau.

Le Capitaine d'un jour patienta longtemps, ennuyé, il entra en grosse discussion avec son corbeau, composée de croassements et de grognements.
Puis, un peu avant potron-minet, un bruit de sabots frappant le sol se fit entendre.
Garnulf sorti de sa torpeur et regarda le cavalier s'avancer vers le Château.
Le Capitaine prit son air le plus sûr de lui et hautain et attendit que le cavalier lui adresse la parole.
Celui-ci s'avéra être un messager. Il regarda l'étrange bonhomme perché sur la muraille, surprit de l'absence de soldats.
Puis, il clama :


Ouvrez les portes!
J'apporte les résultats des élections ducales!

Garnulf lui répondit d'un baillement et d'un sirotement d'alcool.
Désemparé, le messager s'écria encore :


Me...messire, ouvrez moi cette porte!

Le regard du guerrier hideux glissa vers le jeune homme et il répliqua d'une voix forte :

RIEN À FOUTRE DES RÉSULTATS!
Dégage morpion!

Complètement confus, le messager regarda autour de lui, cherchant un soutien quelconque et n'en trouvant pas, déclara :

Mais... j'apporte des résultats importants qui décideront de l'avenir du Domaine Royal d'Alençon et euh...
MAIS PAR ARISTOTE, QUI ÊTES-VOUS DONC?

Agacé par le messager, Garnulf le regarda de haut, se donna un fier coup de poing sur son poitrail poilu et répondit :

Garnulf Knotwise, Capitaine d'l'Alençon!
Et l'Duc Adam' veut pas d'tes foutus résultats, pigé?

Son interlocuteur fut surpris et pensa un moment, avant de demander :

Le Duc Adam?
Mais aux dernières nouvelles... le Duc provisoire est Mosco! Et les résultats ducaux viennent à peine d'être compilés!
Le Duc a été nommé en si peu de temps... je... euh..
Éclairez ma lanterne... m...messire!

Garnulf ricana, avant de clamer haut et fort :

D'solé bige, mais l'Château est en NOTRE possession !
Moi et mes potes, z'avons pris l'Château d'assaut !
Y'étions z'à nous maintenant !
Alors fous l'camps et va annoncer à qui veut l'entendre qu'l'AdamMarpheux est not' nouveau Duc!
Ah et au fait dubige, r'pelle toi d'un truc : LIBERTAD!

Le messager, tourna bride et partit au galop dans les rues de la capitale, criant :

LE CHÂTEAU!!!! LE CHÂTEAU A ÉTÉ PRIS ! ALERTEEE!

Indifférent, le Capitaine se tourna vers son corbeau et dit :

Alors, l'piaf, on parlions d'quoi d'ja?
_________________
Garnulf Knotwise, Mercenaire
Les Serres :

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

SUPER!
Mais c'est magnifique!
Très chère Angelo, il faudrait vraiment que vous me donniez le nom du surhomme qui a écrit avec brio ces quelques lignes!

Franchement, j'adore!

09 juillet, 2006 02:27  
Blogger Dame Angelo said...

Garnulf... un surhomme... soit.

09 juillet, 2006 02:34  
Anonymous Anonyme said...

Very pretty design! Keep up the good work. Thanks.
»

12 août, 2006 03:27  

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