lundi, septembre 17, 2007

mercredi, octobre 04, 2006

Taverne de La Pochée


Taverne sans fenêtre dans l'ombre d'une ruelle glauque‭, ‬envahie de punaises‭, ‬rats‭, ‬tiques, cafards peuplant nuit et jour le bouge‭, ‬nul n‭'‬en connaît l'adresse exacte mais son nom suffit à en trouver le chemin d'instinct‭.

Au bout d'une venelle peuplée de vile gueusaille, affamée et dépravée, un panneau tombé sur les pavés depuis une éternité vous indique que vous êtes arrivés à destination... fatale ou pas, seule la tavernière saurait le préciser !



Que peut bien inciter un visiteur à y entrer‭ ?‬
Certainement pas sa bière rance‭, ‬son vin tourné‭...‬
Encore moins ses plats indigestes‭, ‬vecteurs de maladies diverses‭...‬
La compagnie des habitués qui y coulent leurs sombres journées bien moins encore‭ : ‬d'abominables pouilleux‭ !‬
La discussion éclairée d'un tavernier bavard et habile à révéler votre fortune au grand jour‭ : ‬pas vraiment‭...‬

Les visiteurs s'y perdent‭, ‬victimes de leur inconscience‭.‬
A leurs risques et périls‭, ‬ils s'enfoncent dans un bouge bien peu recommandable‭, ‬côtoyant une faune de Miraculés dangereusement‭ ‬avides de montrer leurs prouesses en matière de dévergondage et de misanthropie‭.‬
Qu'un étranger sans lustre s'invite et le petit monde de la Taverne de la Pochée est à la fête‭ !‬
Orphelins aux doigts crochus et filants‭, ‬mégères ruinées aux paroles acerbes‭, ‬bossu hilare‭, ‬vigile chatouilleux de la masse‭, ‬un‭ ‬accueil est personnalisé et totalement voué au curieux qui pénètre en ces lieux‭...‬


Venez‭, ‬venez‭, ‬promeneurs inconscients‭, ‬curieux sans cervelle‭, ‬intrépides au courage démesuré‭... ‬Il y a toujours quelque chose à‭ ‬gagner‭... ‬ou à perdre dans la Taverne de la Pochée‭ !

jeudi, septembre 28, 2006

Présentation Ratalarousse

Des pas résonnent au loin.
Plus un bruit.
Un fracas.
La porte n'est plus. A la place se dresse une jeune fille assez grande, qui vient de s'embroncher dans l'encadrement, très athlétique, aux boucles rouge feu.
Rouge comme son tempérement. Rouge comme ses pulsions. Rouge comme la braise.



La rousse forme une entité violente avec son gourdin clouté, Ymir, qui ne la quitte jamais. Quand il n'est pas dans sa main droite, ni enfoncé sur le crâne de quiconque, il attend sagement sous sa jupe.

La jupe aux merveilles.
Tout peut se trouver sous les jupes de Rata. De vieilles croûtes de pain pour nourrir quelques animaux égarés et affamés. Rambo sa souris blanche, qui jongle avec trois billes de couleurs. Des épices. Des petites armes ou de quoi en fabriquer. Un jeu de cartes. De l'alcool.
Surtout l'Hypocras. Ratalarousse en raffole. Elle pourrait vraiment se fâcher contre celui qui l'empêcherait de picoler.
L'alcool tempère, presque, son caractère odieux.

Parfois c'est le calme.
Sporadiquement.
Après l'alcool et Rambo, Rata aime ses amis.
Se battre avec eux souvent. Les aider tant qu'elle peut.
Les comprendre, rarement.
Son bonheur, sa façon d'aimer... Un nain alcoolique et obsédé qu'elle prend pour son alter-ego.
Et une crevette.
La seule accalmie de la tempète. D'un souffle il ôte les barrières de son intimité. Ravage sa virginité qu'elle garde précieusement pour...

La crevette et le nain... Ensemble seulement. Sinon rien.


Elle est comme ça Rata.
Entière mais pas exclusive.
Généreuse et égoïste.
Alcoolique et maladroite.
Bonne camarade et impossible à vivre !

mardi, septembre 26, 2006

Anoblissement d'Emyriel

L'assemblée des dignitaires du Comté et la population du Comté invité pour ce jour commencait a arrivaient au Chateau pour se rendre a la salle du trone ou le Comte devait faire une ceremonie en l'honneur d'Emyriel, la salle du trone etait couverte de tapisseries representant les armories du fier Comté de Brantosme. Quelques instants plus tard tout le monde fut installé sur les les cotés de la piece, apres une annonce du Chambellan du Chateau, le Comte arriva et fut saluer par la foule presente ce jour et s'installa sur le trone comtal. La ceremonie pouvait enfin commencer...

Mes très chers frères nous voici rassemblée aujourd'hui ....il s'arrêta arf..non c'est pas ça ...
Je vais pas m'étendre beaucoup sur tout ce sujet car je désire surtout revenir a l'objectif de cette cérémonie et la raison de votre présence en ces lieux. Je vais aujourd'hui distingué, une personne qui s'est révélé très brillante et d'une grande aide, il y a très peu de temps.
Par son acte je souhaite qu'ils servent d'exemple à tous.... non c'est pas une pendaison ou un bûcher...

des murmures s'élevèrent et des regards interrogateurs se fixèrent sur le comte

Je demande a Messire Emyriel de s'avancer près de moi...

Messire Emyriel vous avez accompli pas mal de chose depuis vostre installation dans le duché d'Alençon, qui sont assez glorieuses mais ce que je dois avouer c'est qu'il y a rien de plus important que la vie. En sauvant ma fille de la noyade par mégarde de cette nourrice, je vous remercie vivement, et afin de vous prouver cela je souhaite vous faire un cadeau. Veuillez vous agenouiller devant moi je vous prie

Le Comte attendit que le sieur Emyriel s'exécute. Puis pris l'épée que lui tendait un page.

Nous Dugesglin d'Azayes Comte de Brantôme faisons savoir qu'a comptez de ce jour, nous avons décidé d'anoblir le Sieur Emyriel, Seigneur d'Agonac.
Puissiez vous porter haut vos nouvelles couleurs et toujours en rester digne.

Anoblissement d'Emyriel

C'te classe d'enfumés!

Emyriel s'avança, écartant ses fumées, ainsi que rideaux de velours rouges et bariolés, à moins que ce ne fusse la teinte de ses brumes. La salle du trône était nouvelle pour lui. Tout ce chemin pour un fratras luxurieux! Mazette quelle ironie! Il n'aurait jamais cru voir tel faste accordé sauf au Lys argenté.
Parmi les invités, il tenta trouver Angelo, sa belle tenancière, sans succès. Les tremblements légers de sa pipe entre ses lèvres marquaient sa nervosité, bien que légère, toujours présente, et bel et bien avouée.
Un sourire de ci de là, il baissa le regard sur ses vêtements dépareillés.

Un pourpoint argenté, lui rappelant le Lys, une épée à ses côtés, dont il n'aurait jamais l'utilité. Des braies plus collées que n'importe lesquelles qu'il eut jamais portées. La dernière mode à Paris! Angie lui avait assuré. Mais à part à la cour des Miracles, il n'aurait su si cela était vrai.
Relevant le menton, il plongea son regard en dedans celui du Comte, cet homme affable, légèrement efféminé, au sourire discret mais à l'allure noble.

Les Us n'étaient pas réellement siens, mais il tenta les respecter, posant un genou à terre au bas des marches face au trône, il soupira un court instant, avant de se rendre compte de sa pipe toujours fumée. Vite, à l'arracha à ses lèvres et la balanca dans la foule en disant.


Gardez-moi ca! Et prenez en soin! Bientôt, elle ornera mes nobles lèvres si tout va bien!

Réajustant sa genuflexion, toussotant légèrement, il tenta se rappeler le fameux texte d'allégeance... mais les mots s'étiolèrent comme mille fleurs enfumées, et c'est le regard ennuyé qu'il resta un instant en sa mémoire embrumée.
Puis haussant les épaules, il déclara tel que tout lui venait:


Moi, Emyriel d'encore rien du tout, vient en ce lieu, en cette journée... enfin il fait plus nuit qu'autre chose maintenant, mais je viens quand même, pour prêter serment d'allégeance au Comte Duglin...duge...glin...de ces terres, afin de l'aider en sa lourde tâche de noble, et d'en devenir un moi même, mêlant vie de pacha et prises de vue d'en haut sans jamais m'en lasser, et cherchant les fumées dans le ciel tout en haut plutôt qu'en rasant les brouillards dépareillés d'en bas.
En gros, si je suis ici, c'est pour devenir Seigneur Lige des terres accordées, servant les Royaumes en toute fidélité, et offrant ma vie pour la justice et l'honneur d'un inconscient tronant et pourtant Grand Seigneur.
Emyriel à votre service, sera un pur délice.


Baissant la tête tel la victime attendant le coup de grâce du bourreau, Emyriel sourit et inspira sans fumée pour un temps, espérant que sa pipe n'était tombé sur une fumeuse invétérée qui lui soufflerait tout le contenu d'un sachet avant même qu'il n'ait eu le temps d'embrasser sa nouvelle noble attitude qui n'aurait su tarder... si tout se passait tel que cela le devait...
L'épée se posa là où elle le devait, et Emyriel attendit patiemment, la suite des évènements...

Anoblissement d'Emyriel


Mnemosyne avait rattrapé la pipe au vol, habituée qu'elle était à intercepter des projectiles divers et variés. Sa haute taille la faisait dépasser de la foule et lui permettait de ne pas perdre une miette de la cérémonie.
Elle était venue, invitée par son ami Emyriel, pour le voir aujourd'hui recevoir les honneurs qu'il méritait. Pour l'occasion et une fois n'est pas coûtume, elle avait revêtu ses plus beaux atours, une longue robe de soie blanche remplaçait ce soir ses habituelles cuissardes et ses braies. Un ruban du même colori ceignait son cou et elle avait remonté ses cheveux d'un blanc immaculé en un chignon compliqué. Dans sa main elle serrait, bien cachée, un ambre sertie.
Elle le regarda et l'écouta, souriant à son discours toujours si particulier, si embrouillé, mais quand on savait écouter, plein de vérités cachées. Elle savait, à peine moins qu'Angelo, à quel point cet homme sous des dehors d'enfumé inconséquent, cachait des trésors de bonté d'âme et de sincérité.
A cet instant elle fit un voeu, celui qu'il demeure toujours ainsi, que jamais la noblesse ne lui monte à la tête.
Elle craignait de perdre un ami exactement de la même manière qu'elle avait perdu l'amour de sa vie.

Elle entendit une petite bonne femme râler derrière elle, disant qu'elle lui cachait la vue. Souriante, elle recula légèrement, écrasant du talon le bout du pied de la brave dame.
Un cri fusa.

Anoblissement d'Emyriel

Prenant les armes, chose comique s'il en était... (Voir Emyriel s'empétrer entre le pourpoint et la rapière bien effilée était un spectacle à ne pas manquer), il observa son blason, et ne put s'empêcher de sourire. Un bleu azur et un jaune d'or, un Lys, un cheval, des épées croisées. Et le tout parfaitement agencé, comme si le Comte en sa toute bonté, s'était accordé l'originalité de lui offrir un présent radieux plus que la noblesse même, des souvenirs immortalisés pour le bien du Fief d'Agonac et du Comté.

Eh beh ça alors...
Alors me voilà Nobliau? C'est fini? Juste un coup de batte sur l'épaule et me voilà dans la strate supérieure pleine de fumées bariolées, qui ressemblent tant et tant aux miennes antérieures. Et pourtant... Elles ont un goût plus raffiné. A moins que ce ne soit l'absence de pipe qui me cause cet effet!
Dugdug.. euh... Comte Dugesglin, cher Sire, si vous me le permettez, j'ai un p'tit truc à régler avant de continuer.


A quatre pattes, se dirigeant vers les convives, Emyriel furetait, sans prendre garde aux cris apeurés des demoiselles en robes affriolantes et leur décochant de grands sourires désabusés, murmurant parfois un "pardon", "s'il vous plait", "auriez vous vu ma pipe", et reprenant son investigation, toute noble, les fesses en l'air et le nez par terre.
Une pointure un peu plus grande, mais une soie blanche légèrement parfumée. Emyriel la renifla un instant, bien certain de ce qu'il humait, ses naseaux d'embrumé jamais ne l'avaient trompé. Et avant même de lever le regard vers la détentrice de ces atouts pédants, il prononca son nom, heureux comme tout de voir en ces froufrous qu'une personne connue était venue le visiter.


AHhhhhhh! Je sais qui tu es! Ma chère Rata! Comme ca fait plaisir de t.... oups, se relevant et se rendant compte de sa méprise, Mnemo? En robe si frêle et fragile, en tenue si douce et subtile, soulignant chaque courbe de ton corps outrageusement et offrant à mes yeux décolleté pigeonnant? Je suis comblé!

Apercevant en sa main une pipe argentée, offerte par l'angelot, tenancière de ses pensées, Emyriel écarquilla encore les yeux à se les faire sortir des orbites et d'une pulsion embrumée planta sur la joue de la barbare un baiser sincère et un rien mouillé, avant de s'emparer de sa pipe et d'arborer ses armes, lui désignant, tapotant du fût de son instrument, le cheval noir qui ornait le bas de son blason.

Regarde! Le poney résurrecté que la noblesse utilise sans même te consulter! Moi, à ta place, je me ferai payer des droits! C'est fou non? Et ce lys argenté! C'est mon Angie qui va être contente, tu ne crois pas? J'ai entendu une vieillote crier... Je me demande si c'est la Baronne de Montenlair ou la Duchesse de Vanupié, mais après tout, peu importe! Le cri était toujours si strident et mélodieux à la fois, qu'il n'y avait aucun doute! Ca ne pouvait être qu'une torture de toi!
ralentissant le débit de parole, bourrant sa pipe d'opiacés, Emyriel prit la main de Mnemo en la sienne, la serra un instant avant de la relacher Merci d'être venue... Tu sais... Je pense que le monde de la noblesse que je te dévoilerai par mes yeux te retirera tout doute. Même le Lys argenté choque tout ces proutprouts, alors quand à s'enjailler avec plus d'une femme, je puis t'assurer qu'il n'en est pas tant question que cela. Tu n'as qu'à demander à Dugdu.. euh... mon seigneur ce qu'il en est, et puis j'irais voir de droite et de gauche et je vérifierai.
Souris donc! Aujourd'hui pas de souci, c'est Emy qui régale! Mets ca sur mon... Comte!


Eclatant de rire et flanquant ses deux mains sur ses hanches, Emyriel tourna sur lui même, cherchant des yeux en ces invités, des têtes connues et inconnues, et croisant le regard de Dugesglin, se demanda soudain s'il ne risquait de regretter un annoblissement soudain prononcé.

Anoblissement d'Emyriel

Ah, enfin, c'la !

Le cri s'éleva, un peu grossier vis à vis des circonstances, tout aussi gras et vulgaire que les quatres bêtes qui suivaient docilement l'homme qui ainsi s'était exclamé. Quatre bêtes ? Non... il n'aurait pas... si ! Ainsi était venu le brave poivrot qui ne pouvait se permettre d'abandonner ses pauvres gorrets seuls dans leur enclos... et puis, qui sait, peut être avait-il d'autres projets en tête...
Mezheven (car c'était le nom de ce brave homme - oui oui, il est bien brave en effet...) avait erré longuement dans les couloirs de ce grand chateau, s'extasiant sur la décoration mais s'énervant de plus en plus devant l'absence de panneaux indicatifs (il avait récemment apprit à lire et aurait aimé user de son savoir)... cette longue "promenade" expliquant son retard.


Mince 'lors, c'tions d'jà commencé !
Puis, s'adressant à... oui, à ses porcs...
J'vous 'vions bien dit d'vous bouger l'derrière ! (derrière qu'ils avaient fort sale, par ailleurs)

Mezheven, ignorant les regards méprisants et parfois un peu outrés et affolés des personnes présentes et hâta le pas. Emyriel avait fait l'erreur de le convier ici (sans quoi les gardes ne lui auraient pas permis de dégueulasser ainsi les tapis...) et il allait le lui faire regretter. Si Mezehven avait pris la peine de réfléchir, il n'aurait su expliquer pourquoi il voulait emmerder (Mezheven est assez vulgaire, en fait) Emyriel. Certes, celui-ci lui en avait fait voir de belles, mais il s'était vengé. De plus, il appréciait plutôt l'homme, bien qu'il le trouva un peu lunatique et parfois pédant (aux yeux de Mezheven, rares sont ceux qui ne sont aps pédants...). En fait, c'était plutôt un bon pote. Enfin, ça, c'est ce que se serait dit Mezheven s'il avait un peu réfléchi. Et là, pur l'instant, il voyait un tas d'aristos, une cérémonie bien pompeuse, des beaux tapis et des beaux costumes, et un type à emmerder.

S'lut l'Emy, t'vu j'suis v'nu, j'pas oublié, j'm'étions pas perdu ! Bon j'suis un peu en r'tard p's'que l'baraque et un peu grande pour moi, et c'satanés bestiaux ont aucun sens d'l'orientation... ajouta-t-il en désignant ses cochons.
Alors, c'ment va l'Emy, ça s'passions bien ? Tu m'fait un r'sumé d'c'qui s'est p'ssé vu qu'ja raté l'début ?

Un léger sourrire passa sur les lèvres du gueux tandis que ses animaux reniflaient sous les robes des dames.

Anoblissement d'Emyriel

"Bondieu d'boudu d'bondieuserie d'abruti d'merde ! V'z'allez m'laisser passer, vindiou d'corniauds ? Voyez pas qu'chuis attendu ?"

Ce qui causait ce raffut était un être de taille inversement proportionnelle au bordel qu'il était en train de causer. Les gardes à l'entrée de la Salle de Cérémonie ne semblaient pas vouloir le laisser passer, alors qu'il brandissait un papier chiffonné devant leur nez.

"C'te satané papier y dit qu'j'ai ldroit d'venir à la sauterie du Comte ! ... Pourquoi ? Mais parce que le crétin qui s'fait anobliautiser, là... Oui, çui qu'est à quat' pattes entres les jambes de vos jouvencelles de la haute... ben c't'un pote à moi. Farpaitement ! ... Et non, j'suis pas ivre, bougre de rédisu d'saindoux, chuis juste en colère après toi et tes acolytes, qui dès qu'on leur donne un semblant de pouvoir, en profitent pour faire souffrir plus petit qu'eux ! ...

Mais tu vas la lire, à la fin, cette invitation, ou il te faut un dessin pour la comprendre ? ... T'sais pas lire... nous voilà malins... Ben non, ch'peux pas t'la lire. moi non plus chais pas comment qu'ça marche. Enfin l'important, c'est qu'ça dit qu'j'ai l'droit d'venir faire la fête avec mes poteaux aux frais du Comte Dugesglin !"


Cette mascarade ennuyait visiblement beaucoup de monde,. D'une part les invités qui faisaient semblant de l'ignorer, tout en n'en perdant pas une bribe. Certains riaient même, voire se moquaient du pauvre hère qui gesticulait son papier à la main.
D'autre part, les gardes également étaient gênés, ne sachant pas quoi faire de ce braillard... Et s'il avait raison ? S'il s'agissait vraiment d'un invité ? Le jeter dehors à coups de pieds bien placés serait une grave erreur de protocole... Déjà qu'ils avaient laissé passer le porchier avec ses bêtes alors qu'ils étaient en pleine partie de dés, commettre une autre erreur signifierait certainement un changement d'affectation... et le retour sur les chemins truffés de brigands.
Enfin, cela contrariait le nain car il avait prévu son coup, et n'avait rien mangé depuis la veille. Son estomac grondait, et l'accumulation de plats et de boissons sous ses yeux lui faisaient encore plus mal... Il aurait bien interpelé l'un ou l'autre de ses amis, mais paraissait-il que c'était déplacé chez les rupins...

Les gardiens regardèrent le hérault avec désespoir, ne sachant que faire de cet énergumène bruyant et encombrant. On ne pouvait déjà plus l'embrocher, s'étant fait remarquer par l'entière assemblée présente...

Anoblissement d'Emyriel


Comme à son habitude, Ratalarousse arriva avec quelques énormes minutes de retard.
Bien évidemment, la cérémonie touchait à sa fin... Elle arrivait même après le nabot c'était dire ! Mais elle avait réussi à rentrer sans difficultés, elle !

Le nain était d'ailleurs en train de trépigner face à des moqueries qui montaient ça et là, et Rata, franchement alccolisée, eut envie de dégainer Ymir, son gourdin clouté tout de suite.
La raison l'emporta et elle se résigna à ne pas faire d'esclandre à ce moment là, bien sûr pour faire honneur à Emyriel, son compagnon de beuverie du moment et fiancé de son amie Angelo, grande maîtresse du... Bref.

Elle décida de rester discrète.

Elle prit son élan et s'élança dans la grande salle. Elle voyait défiler une multitude de tenues extravagantes et considérablement risibles. Elle était vêtue comme d'habitude et ne se posa même pas la question d'une autre tenue éventuelle.

La rousse avait l'habitude de courir pour sauter sur le dos des gens violemment, mais pas dans une vaste pièce au sol glissant.
Aussi, lorsqu'elle parvint devant Emyriel qui se tenait près de Mnemo, qui lui fit vivre une hallucination d'une fraction de seconde tant sa beauté rayonnait, elle tenta un arrêt précipité.

En vain.

Elle glissa...et glissa... et glissa, sans pouvoir améliorer son mouvement, laissant dans son sillage, des émanations alcoolisées, embaumant la salle de vieux picrate frelaté.

Quand Rata s'arrêta enfin, elle ne savait pas ce qu'elle avait bousculé ni cassé.
Mais une chose était sûre... Son nez cotoyait de très près, le visage d'un être humain apparemment mécontent.

Anoblissement d'Emyriel

Angelo était arrivée en retard... Elle s'en voulait comme rarement, se mordant la lèvre, de n'avoir pas été présente pour l'annonce tant attendue d'un Emyriel anobli.
Néanmoins, elle s'était extirpée d'un bureau devenu prison depuis trop longtemps et s'était rendue à la cérémonie aussi rapidement qu'un âne Alfabeth bien nourri pouvait trottiner.

Elle apparaissait alors que le Heraut d'Azayes prononçait ces mots :
Citation:
... puissiez vous a jamais être digne de la noblesse de notre beau comté...


Digne de la noblesse du comté ?? Mais à n'en pas douter, il n'y avait pas plus noble qu'un Emyriel envoluté !
Noble de coeur et d'esprit, d'une finesse inégalée, l'Emyriel ne déparerait jamais dans les rangs de nobles fagotés... plus élégant que tant d'enfieffés, ses paroles plus précieuses que la dentelle des jabots de la Haute, Angelo était convaincue que son fiancé avait enfin la place qu'il mérite.

Se tournant vers l'assemblée, Angelo vit quelques-uns de ses amis venus rendre hommage à Emyriel. Hommage qui risquait de prendre feu à tout instant et se transformer en joyeux n'importe quoi.
Elle s'arrêta un instant stupéfaite devant la sublime toilette de Dame Mnemosyne qui n'avait jamais tant mérité ce titre, et enfin vit Rata La Rousse en pleine déconfiture, victime de ses éternelles impulsions.

La soirée s'annonçait bien agitée, mais elle dissimula son fou rire sous un visage impassible, elle ne voulait pas gâcher la soirée de l'enfumée, d'autres s'en chargeraient très bien.

Toute sage, elle réfléchissait à la façon dont elle servirait un Emyriel anobli... jouant machinalement avec quelques sachets cachés dans sa bourse, prévus de longue date pour les événements exceptionnels.

Anoblissement d'Emyriel

Monsieur le Chien avait suivi sa mère maquerelle dans ce lieu qui fleurait bon la croupe rose et bien nourrie. Elle lui avait fait signe de se faire assez discret dès leur entrée. En revanche, elle n'avait rien dit concernant le buffet ou les ravissants fessiers qui l'entouraient.

Il se mit donc, aussi discrètement que possible, en quête d'un bout de barbaque qui lui apaiserait cette faim terrible qui le rongeait. Son poil brillant et sa truffe humide montraient qu'il était bien entretenu. Quant à ses manières, pour ne point dénoter avec l'assistance, il levait fièrement son petit bout de queue, avait le museau bien droit pour ne pas renifler le sol, et faisait bien attention à ne laisser que modérément traîner sa bave.

Faisant son chemin entre les tables, les mollets blancs et les robes à traîne, le clébard semblait faire sienne cette pièce. D'ailleurs, il commençait tellement à se sentir chez lui qu'il décida de faire le tour du propriétaire à la recherche des points caninement stratégiques. Il en repéra quelques-uns, et leva la patte derrière un certain nombre de tentures. Il confondit d'ailleurs la robe d'une petite dame ronde avec une tenture...

Lorsqu'elle commença à hurler en le pointant du doigt, il montra les crocs... On n'aurait pu faire la différence entre ses gencives et les restes de viande crue accrochés à ses dents. La dame habillée en rideaux se calma très vite.

Il reprit donc dignement sa petite promenade, et sentit la faim le tirailler, Quitte à tirailler, autant le faire volontairement. Il se dirigea donc vers une table, et plutôt que de monter sur la table se servir, ce qui eut été particulièrement impoli, il tira une nappe jusqu'à faire tomber un plat... Des légumes, mauvaise pioche. Il tira encore. Encore raté : des fruits secs. Le vacarme attira l'attention sur lui, et ce n'était pas bon. Le regard désapprobateur de sa maîtresse lui fit comprendre qu'il fallait être plus discret. Il fit ses yeux de cocker, et obtint une petite tape sur la tête, ainsi qu'un énorme gigot, qu'il s'empressa d'aller massacrer affalé quelque part.

Monsieur le Chien tenait à son standing, et c'est pourquoi il choisit ce grand fauteuil un peu surélevé d'où il pourrait surveiller toute la pièce, et s'assurer que rien ne puisse arriver à sa propriétaire. Il gardait particulièrement à l'oeil cet empaffé d'enfumé qui faisait ses ronds autour d'elle, et qui était le centre de l'attention. Il grognait d'ailleurs à son attention dès qu'il tournait le regard vers lui ou la dame.

Madame Loyale

Lentement la caravane avançait, les sommets des charrettes découpant une sombre ligne montagneuse sur le crépuscule violacé. On entendait le pas des chevaux, le souffle de leurs naseaux, peinant dans les derniers instants à tirer leur fardeau. Les grincements des roues se ponctuaient parfois d’une invective des meneurs d’attelage ou du claquement d’une chambrière au dessus des croupes.
L’équipage pénétra la ville avec lenteur, cherchant le point où il pourrait s’abandonner. Il laissa derrière lui la bibliothèque, la mairie, contourna le cimetière et enfin fit halte sur un espace propice à l’installation. Un endroit en vue, mais point trop, avec un voisinage peu dérangeant ou dérangeable.

Loyale contempla le lieu et sourit, satisfaite. Elle émit un claquement de langue et Brutus, le géant taciturne la pris délicatement par la taille pour la faire descendre du siège. Avec l’étrange tendresse dont la presque bête savait faire preuve, il déposa la femme-tronc dans le harnais accroché à son torse, bouclant une à une les sangles de maintien.
Un autre claquement et il glissa dans sa bouche la pipe d’écume qu’elle affectionnait tant, l’alluma sans un mot. Elle inspira une longue bouffée, sentant ses poumons s’emplir de la fumée âcre, en soupira d’aise. Une longue volute malodorante monta. Elle sourit encore, les yeux brillants à la lune.

Une autre ville, un autre nuit pour elle et ses protégés. Ce soir ils feraient silence et s’installeraient avec discrétion, il était plus dur de chasser un campement déjà installé, ils en avaient fait l’expérience.
Ils donneraient ici une nouvelle représentation, flattant comme toujours leur bassesse et leurs mauvais instincts. Ils caresseraient leur regard de ce qui aurait pu, les rassurant d’un « ce ne sera ». Aguichant, terrifiant, cajolant, les emberlificotant dans la gangue de leur culpabilité et de leur haine.
La séduction de l’étrange, tel était leur credo. Provoquer le dégoût aux limites d’une inavouable attirance, voilà où ils étaient passés maîtres.

Encore un claquement et Brutus retira la pipe de sa bouche.
De sa voix rauque et traînante, assez forte pour être entendue, assez basse pour être discrète, elle les invita.


Mes chéris, il est temps ! Montez chapiteau et campement.

Lentement elle les regarda un à un descendre et se déployer en un ballet mille fois répété.

Une autre ville, une autre nuit, et demain…ils tendraient un miroir à leur âme.

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Abbû Kîhngam

Une roulotte suivant ce long cortège semblait plus terne, plus effacée encore que celles qu'elle suivait. L'intérieur en était amménagé mais pour une personne, dont le fratras incroyable trônait sur divers rateliers et étagères fixés dans la maison mobile tant bien que mal.
Au centre de la seule pièce exigue se tenait un homme pouvant paraître agé, sa longue barbe descendante jusqu'au milieu de sa poitrine. Entièrement nu, sauf un pagne léger, à peine immaculé, il prenait pourtant le luxe de se couvrir la tête plutôt qu'autres membres plus arborés, présentant aux yeux du monde une peau abimée, trop longtemps laissée à l'ardeur de l'astre solaire sans en être protégé.

Abbû fermait les yeux, profitant des chaos de la route pour mettre à profit tout son enseignement privilégié. D'origines lointaines et de moeurs souvent hérétiques, il avait trouvé refuge près des personnes de ce cortège énigmatique et s'y était attardé. Toute sa vie n'était qu'absence de douleur, et il se le prouvait encore pendant le trajet, offrant son arrière train à une planche cloutée aux pointes acérées qui pourtant ne le blessaient pas tandis qu'assis dessus, il méditait tranquillement et semblait presque somnoler.

La caravane s'arrêta, et brusquement, il fit un faux mouvement, s'écorcha un instant avant de penser, tout haut, comme à ses habitudes taciturnes.


Manque d'entraînement. Dix oeufs sauvent l'arène d'un boeuf sacré! Le grand Esprit doit m'en vouloir de n'être plus consciencieux. Cela doit changer... il le faut...

Il ouvrit les yeux tandis qu'il se levait, de toute sa maigreur effilée et élancée, grande et fine tandis que son regard aux yeux en fente parcourait les dégats d'un freinage trop brusque en son antre désensibilisée. Epées, cimeterres, broches et haches peuplaient les meubles sans d'un sang une tâche.
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Wzrok Jedyny

Wzrok a faim. Wzrok a beaucoup marché, Wzrok veut manger. Mais Wzrok sait que ce n’est pas le moment. Avant, il faut monter le camp, s’installer, encore une fois, Wzrok sait, il a l’habitude. Wzrok voit s’approcher les murs de la ville, un tonnerre de contestation s’élève dans ses entrailles, Wzrok a faim. Les portes sont hautes, ah ça oui, même Wzrok passe facilement, on pourrait peut être même le faire passer deux fois en hauteur. L’œil unique de Wzrok se tourne vers une taverne sur le bord de la rue, et son ventre gargouille… Wzrok a faim. Un fouet claque derrière Wzrok et lui rappelle qu’il faut avancer. Wzrok ne peut pas monter sur un chariot, il est trop lourd. Parfois, c’est lui-même qui doit tirer. Wzrok n’est pas fatigué, non, il a l’habitude et c’est un brave gars bien bâti, mais il a faim, ah ça oui.
Wzrok lève son œil vers le ciel, l’est tout violet et c’est bien beau. Mais ça ne nourrit pas, ah ça non. Wzrok se gratte le ventre avec insistance en grognant dans une langue étrange. Wzrok a faim.
Les voilà arrivés sur une large place, les chariots s’arrêtent. Wzrok s’adosse un instant contre un mur en se massant l’estomac.


J’ai faim.
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L'hermaphrodite

Dans le cortège il y avait un individu qui, au contraire de ses congénères, ne semblait pas monstrueux au sens purement ostentatoire de ce que ce terme signifie. Il se dandinait, marchait à la manière des femmes sans qu’on puisse véritablement affirmer que c’en était une. Et pourtant ! Une poitrine bombée, des hanches girondes, une allure altière de bourgeoise lassée... Qu’eut-il fallut de plus ?

Mais cette personne, tout de même, savait intriguer les badauds qui la voyaient parader devant eux. Pas parce qu’elle faisait partie des affreux qui l’accompagnaient (et qui étaient, eux, l’objet des regards moqueurs et de la curiosité malpropre dont les hommes sont capables) : non, ce qui intriguait chez elle, c’était la masse singulièrement musculeuse de ses bras et de ses jambes ; le sensible duvet qui parsemait son visage, mais aussi et surtout le moulage de ses bas qui, disposés de façon à les valoriser comme il seillait, révélaient des attributs que nul chez une femme n’aurait attendu ou même, dans l’esprit engoncé des villageois, même imaginé...

Dans sa marche, elle aimait s’approcher des gens pour caresser les visages des plus beaux mâles de l’assistance, par pure provocation... Et aux plus emportés, qui la traitaient de fille du démon ou même tout simplement de succube, elle répondait avec obscénité en portant sa main sur ses bijoux pour bien leur signifier qu’elle avait un mepris reciproque pour eux.

C’était l’hermaphrodite du groupe, et son spectacle était défendu aux pourceaux.

Heureux d'être arrivé à Argentan, fin de l'étape du jour...

Il entreprit d’aider les autres à établir le campement, le coeur plein de bonne volonté et la tête pleine d’engagements insondables : sa double-nature le confinait à une folie singulière : un élan pour l’Eros et un goût prononcé pour le Pathos.

C’était, oui, l’hermaphrodite.
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Fils du Trismegyste ; Fille aphrodisiaque, Dieu que ma chair est triste ! Moi l'être dionysiaque...

L'écrasante_Olida

Un grincement irritant était en approche.
Le genre de son qui fait se hérisser les poils.
Celui d'une roue...
Roue d'une charrette...
Charette trop lourdement chargée...
Deux poneys, la langue pendante, usent de toutes leurs forces pour tirer le chargement. La tache semble éreintante, l'agonie des bestiaux est proche.
Les montures ne font pas longue vie ces derniers temps. Il faut en changer à chaque voyage.
Le convoi ne cesse de grossir.
A la tête de la charrette c'est Razor...
Razor ce petit être aux proportions encéphales démesurées...
Razor aime son emploi. Il n'y a qu'ici qu'on l'accepte pour ce qu'il est.
Il aime la servir par dessus tout! Il la trouve si belle.
Tirant sur sa pipe au rythme de l'avancée des montures, il se prend à rêver de leur union. Encore faudrait il qu'il ose enfin lui avouer ses sentiments.
Peut-être... Argentan, nouvelle ville, nouveau départ.
Ils sont enfin arrivés à destination après un long périple.
Tout reste à faire et avant de sauter de la charrette, il se retourne vers son amour endormie


Mzelle Lida, on est arrivés! Je vous pose dans un endroit protégé, faut que j'aille aider pour le montage du chapiteau! Reposez vous, faut q'vous soyez en forme pour demain.

Un œil qui s'ouvre difficilement, l'effort est d'un fatiguant. Elle entend la voix. Dormir... Proposition qui ne manque pas d'intérêt... Elle fait un vague signe de tête, mobilisant les derniers muscles qui lui restent.
Elle restera à somnoler jusqu'au spectacle.

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Carla et Clara Binopeda

Au milieu de ce cortège peu habituel, un brouhaha commençait à s'élever peu à peu. Non pas un orchestre cacophonique, ni un chant singulier.
Une voix montait crescendo.
Non pas une... deux voix.
Deux apparentes jeunes femmes... non une...

Carla et Clara étaient bien deux, deux êtres, deux soeurs, distinctes dans leur voix, différentes dans leur caractère, dans leurs goûts et leurs envies. Leur principal problème : ne faire qu'une ! Et quel problème !

La femme qui avait mis au monde cette entité bicéphale connut une souffrance ineffable. Envahie par l'horreur et la honte, elle abandonna les fillettes, être à deux têtes, quatre bras, deux troncs et deux jambes.
Elles furent recueillies très jeunes par La Loyale, et ce mode de vie était le leur depuis toujours.
Au grand dam des suivants... Car la cohabitation restait, bien qu'inévitable, fort éprouvante pour ceux qui partageaient leur existence.

A part les initiés, personne ne savait jamais qui parlait. Qui disait, qui contredisait, qui vociférait. Parfois une accalmie, une entente à l'unisson... Pour repartir de plus belle sur les sujets les plus anodins.


- Clara je t'avais dit que ces chaussures me faisaient un mal de chien ! Tu l'as fait exprès !
- Carla tais toi bougresse, elles me vont très bien ces chaussures !
- Tais toi ! Mais tu parles toute la journée et tu me reproches d'enfin me manifester !!!
- Tu plaisantes j'espère ! Tu passes ton temps à jacasser avec cet idiot avec qui tu t'entends si bien !
- Foutaises ! Tu ne me laisses jamais d'intimité !
- Ton intimité ? Mais tu laisses la terre entière connaître tes secrets ! Ma pauvre fille !
- Si tu me cherches tu vas me trouver ! Je vais te laisser ici toute seule et tu seras bien embêtée !
- Vas t'en ! Et laisse moi donc respirer !


Telle était la vie des douces et charmantes siamoises du groupe...
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Madame Loyale

Le jour s’était levé sur le campement. Le chapiteau bariolé, cousu de pièces de tissus hétéroclites, se dressait, si ce n’est fièrement, du moins droitement, derrière le cimetière, les roulottes disposées tout autour en un cercle presque complet.
Ils y avaient œuvré presque toute la nuit, ne s’accordant que quelques maigres instants de repos avant que le soleil ne les salue de ses premiers rayons blafards.
Les traits tirés et les yeux cernés, les premiers éveillés d’un sommeil insuffisant avaient commencé à allumer un feu et préparaient la pitance.
Loyale s’était couchée la dernière, comme toujours. Ne pouvant participer physiquement aux travaux, elle supervisait et organisait les choses, restant jusqu’au dernier instant pour s’assurer que tout était parfait.
Elle appela Brutus, qui, comme toujours apparu dans la minute. Son bain était déjà prêt, elle le savait, il était la prévenance personnifiée. Et si son rôle à elle était de s’occuper de ses protégés, lui avait mis un point d’honneur à se mettre à son service personnel. Elle n’avait jamais su jusqu’où allaient les sentiments de Brutus à son égard, ce sujet n’avait jamais été abordé. Il ne parlait que peu, toujours à point nommé, mais après toutes ces années une compréhension muette et complice s’était développée entre eux. Elle était devenu son parasite dépendant, et il lui prêtait son corps puissant de son plein gré. Elle plaignait juste par avance, celui qui aurait la bêtise de penser à la vue du géant que son intelligence était inversement proportionnelle à sa taille.
Il la plongea délicatement dans l’eau chaude et parfumée, nettoyant délicatement son corps encore las du voyage et de la nuit trop courte. Puis il la sécha, leur regard s’évitant toujours soigneusement à cet instant, l’habilla et releva son opulente chevelure auburn en un chignon légèrement fouillis au dessus de sa nuque.
Il la glissa enfin dans le harnais, et tous deux sortirent rejoindre les premiers levés.
Il lui fit manger un peu de l’épais gruau, cuillère après cuillère, puis quand elle eut fini, se restaura lui-même.
Une à une, des silhouettes plus ou moins difformes sortaient des roulottes pour les rejoindre.
Elle attendit que la plupart d’entre eux fassent cercle autour du feu, grelottant un peu dans le froid et la rosée matinale, perclus de fatigue.


Mes amours, je vous vois bien trop fatigués à mon goût. Vous imposer de travailler ce soir me paraîtrait inhumain, et nous ne le sommes déjà que trop.
Ils rirent en coeur à ces mots.
Prenons donc la journée pour annoncer à nos hôtes notre présence.
Attendons un peu que chacun se réveille, puis égayez vous à votre gré en ces rues. Paradez mes beautés et drainez leur curiosité à vos basques.
Je veux voir l’éclat de la perversité s’allumer dans leurs yeux, même s’ils n’osent pas plus q’un regard en coin. Cet air de ne pas y toucher je m’en lèche toujours les babines à l’avance.
Ramenez donc les gosses au nez morveux et au caillou facile, les ménagères croupissant dans leur ennui conjugal, les maris frustrés du ventre arrondi et sacré de madame.
Ramenez-moi les solitaires, les populaires, les parias, les sycophantes et les flatteurs à la longue langue, tous ici face à nous sont logés à la même enseigne.
Demain soir nous leur montrerons qui nous sommes, et surtout qui ils sont.


Peu à peu du bruit commençait à leur arriver de la ville s’éveillant.
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L'hermaphrodite.

L'hermaphrodite.
Camille. Tel avait été le nom predestiné que ses parents lui attribuèrent à sa naissance, quand ils crurent voir sortir de la matrice un mâle.
Un patronyme, pour une destinée tragique et risible : celle d'un être double, né un jour de solstice d'été, le dernier jour des Gémeaux...

Consciente que la nature l'avait affublée d'exceptionnelles facultés corporelle et morphique qui la rendaient intouchable même aux siens ; mais qui la préservait, plus que ses compagnons de cirque, et grâce au caractère sacré de sa condition telle que perçue par les mécréants d'ordinaire railleurs, Camille avait mené sa vie cahin-caha, jusqu'à ce qu'elle croise la route des affreux qui constituaient sa nouvelle famille.

*
Ce soir autour du feu, elle semblait épanouie à ceci près qu'elle avait froid. Des frissons qui prenaient son échine sous leur égide. Elle souriait aux mots de la Loyale qui s'exclamait et se réjouissait sans fin du spectacle qu'ils allaient donner ici.
Ici ? Ah oui... Argentan... Camille avait des yeux brillants, les seuls qui luisaient dans la nuit sans l'aide du feu crépitant.

*

Elle avait suivi la troupe et ne l'avait plus quittée depuis trois mois. Partout ils étaient chassés, mais partout, malgré la phobie et la haine dont ils étaient les cibles, ils avaient pu montrer leurs viles gueules et jouer leurs manèges infernaux... Là où vivent les hommes, se tapit la curiosité et l'ironie... C'est cela qui était le gagne-pain de la troupe. Camille n'avait plus aucun interêt à quitter les voyageurs : elle avait un metier (certes ignoble : se dévoiler aux grossiers rieurs !) mais elle était nourrie et logée. Peu lui chalait ce qu'on pouvait bien penser d'elle...

*
Dès demain, elle irait aussi en ville, accompagner l'Hindou ou le cyclope... Y a pas de mal à se faire plaisir...
*
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Fils du Trismegyste ; Fille aphrodisiaque, Dieu que ma chair est triste ! Moi l'être dionysiaque...

Programme tyrannique de Garnulf pour les municipales

Brume matinale....
Brume qu'il vit partir il y a peu une des fondatrices de Libertad.
Mais l'ivrogne portant une barbe de trois jours ne le savait guère, occupé en ses derniers moments à vider des chopes.
Mais, il était prêt.
Ce matin n'allait par être comme les autres, car des élections arrivaient.
Et Garnulf Knotwise était de la partie!

Pour l'occasion, il s'avait acheté à prix d'or un usé uniforme militaire.
Un peu petit, usé, troué, sale, avec des traces douteuses sous la ceinture et aux aisselles, mais le guerrier s'en fichait.
C'est l'air impérieux, décidé, dégageant une forte odeur d'alcool, qu'il se dirigea vers la place publique du village.

Les Serres lui avait dit qu'il allait faire une connerie...
Ouep, il allait en faire une belle, mais il était trop tard pour revenir sur ses pas.
Les bras chargés de pamphlets, il arriva sur une place publique, et entreprit de se monter un kiosque.
Réussissant à faire tenir une planche horizontale sur deux verticales, il parut satisfait.

Voilà, le QG de son parti politique pour l'élection municipal était prêt...


Garnulf a écrit:
PROGRAMME DE GARNULF KNOTWISE

1. Introduction

1.1 Une réforme?
Mes chers concitoyens, notre mairie a connue moult troubles, c'est ainsi que je propose une RÉFORME!
Cette réforme n'a d'autre visée que de faire de notre beau grand village, un endroit fort, prospère et respecté.

1.2 La réforme : En gros.
Premièrement, trouvant le titre de maire fort rasoir, j'ai décidé, en ma toute sagacité de remplacer ce titre barbant, pour un qui en jette grave.
Le Haut Commandeur.
Secondement, le but de cette réforme est de faire d'Argentan une Cité-État indépendante, belliqueuse et despotique dont le but est d'écraser toute concurrence politico-territoriale.

1.3 Comment s'y prendre?
Voter pour Garnulf, élire Garnulf, écouter Monseigneur le Haut Commandeur d'Argentan, obéir à Monseigneur le Haut Commandeur d'Argentan, démolir les râteliers des autres démagogues vicieux prétendants au poste de maire, réserver le poste de maire à Monseigneur le Haut Commandeur d'Argentan et porter un chapeau.

2. Du gouvernement

2.1 Le Haut Commandeur d’Argentan
Premièrement, clarifions une chose. Dès la seconde où JE serai élu par vous (bon peuple) au poste d'Haut Commandeur (qui sera anciennement appelé maire) l'entière population devra m'appeler Monseigneur le Haut Commandeur d'Argentan. Les contrevenants seront immédiatement placés comme sujet du programme de Justice Pour Tous, Justice Expéditive (voir article 3.7).
Le régime politique du très haut, très puissant et très craint Haut Commandeur est nommé par quelques mauvaises langues, autocratique. Mais rassurez-vous si vous ne connaissez pas ce mot, ayez juste à l'idée que c'est un truc doux, gentil, souriant, qui sent bon la lavande et porte un chapeau. Le Haut Commandeur tire son pouvoir de lui-même.
Le Haut Commandeur n'est pas choisi par Dieu, ou Lieutenant de Dieu sur Terre. Le Haut Commandeur est sur Terre, pour les corps ce que Dieu est au Ciel pour les âmes. Le Haut Commandeur est bon et juste et est un idéal atteint de l'épanouissement physique et psychologique. Donc, naturellement, il a TOUJOURS RAISON.
Ceux qui contreviennent à ses paroles seront sûrement sujets du nouveau programme de Justice Pour Tous, Justice Expéditive (voir article 3.7).
Ainsi, il faut lui obéir docilement (qui a dit aveuglément) et suivre servilement ses orientations et choix éclairés.
Par respect devant la prestance puissante et unique du Haut Commandeur, tout citoyen d'Argentan se doit de se tenir en posture de révérence (voir article 5) tant et aussi longtemps que le Haut Commandeur est dans les parages ou juste à temps qu'il en décide la fin. Sans quoi, ceci est un lèse-haut-commandeur et le fautif sera sûrement cobaye du nouveau et bon programme de Justice Pour Tous, Justice Expéditive (voir article 3.7).
Le Haut Commandeur aime ses sujets, donc ils se doivent de l'aimer. Le Haut Commandeur se doit d'être un symbole de perfection et d'idolâtion envers ses sujets. Étant tout puissant, le Haut Commandeur se réserve le droit d'abolir les élections municipales. De plus, à son arrivée au pouvoir ultime, il rendra officiellement la Cité-État d'Argentan indépendante de l'Alençon.

2.2 Le Conseil Municipal
Par respect pour la difficulté d'adaptions des sujets attardés du moult aimé et moult craint Haut Commandeur le conseil municipal ne sera point dissous, restant un groupuscule symbolique et sans grand pouvoir. Les membres du Conseil Municipal sont nommés par le Haut Commandeur. Il ont des titres et des fonctions qui en jettent grave mais sert à rien, étant donné que le Haut Commandeur est tout-puissant.
Leur seul pouvoir est d'accepter ou de pas accepter les lois et décrets donnés par le Haut Commandeur. Avant leur verdict, le Haut Commandeur a le droit de vérifier les votes. Inutile de dire que le Haut Commandeur a le pouvoir de révoquer et de nommer des conseillers à sa volonté. Les Conseillers en services sont payés 100 écus par semaine.
Dans sa toute sagacité, le Haut Commandeur peut parfois donner une infime partie de ses pouvoirs au Conseil pour soulager le lourd poids (mais léger sur ses épaules parfaites) de gouverner. Chaque semaine, les Conseillers siègent en conseil fermé avec le Haut Commandeur. Ceux-ci s'occupent de transmettre de l'information à le très puissant Haut Commandeur et de lui donner conseil dépendamment du volet dont ils s'occupent déterminé par leur titre respectif.
Les titres sont déterminés par le très intelligent moult érudit Haut Commandeur.
Les citoyens, devant les avatars du Haut Commandeur, se doivent de faire une révérence moindre (voir article 5) aux Conseillers.
Les contrevenants seront coupables de lèse-conseiller.
Les citoyens doivent obéir, aux conseillers, ceux-ci ayant tout pouvoir sur eux sauf vie et mort. Sans quoi, ils seront sujets du prototype et brillante Justice pour Tous, Justice Expéditive (voir article 3.7).

2.3 La Milice
La Milice est bonne et forte. Elle est la main armée du Haut Commandeur, celui-ci ne pouvant être partout à la fois. La Milice collecte les taxes et impôts, assure l'ordre et la paix, s'assure que les dires, lois et décrets du Haut Commandeur sont respectés, s'occupe du programme de Justice Pour Tous, Justice Expéditive (voir article3.7).
L'uniforme de la Milice sera rouge sang de boeuf. Elle portera armes de son choix données par les forgerons du villages (ceux n'acceptant de se soustraire à la volonté de la Milice seront sujets du programme de Justice Pour Tous, Justice expéditive (voir article 3.7). Des rouleaux de cordes seront aussi fournis par le Palais du Haut Commandeur pour le dit programme (voir article 3.7).
La Milice est une forme d'ordre et armée régulière. Les volontaires doivent envoyer une missive au conseil. Leur candidature sera évaluée par celui-ci et le Haut Commandeur moult acuitif.
Si la Milice n'est pas assez peuplée, le Haut Commandeur en sa grande bonté se réserve le droit de recruter de force des citoyens. Ceux affichant une négation face à cet honneur seront sujets du programme moult dit (voir article 3.7).
La Milice est une représentation plutôt faible du Haut Commandeur. Elle remplace la Milice et garnison comtale. Car comme vous le savez sûrement, ce n'est pas quatre miliciens qui ont empêchés notre mairie de se faire plusieurs fois prendre d'assaut. Heureusement que dans sa toute grâce le Haut Commandeur a pensé a augmenté ce nombre autant qu'il le veut.
Les Miliciens doivent prêter serment d'obéissance aveugle envers le Haut Commandeur et d'idolâtrer ses moindres faits et gestes. Ils doivent êtres prêts à donner leurs vies pour la sienne. Chacun de ses membres sera nourri quotidiennement à bas tarif en échange de sa loyauté affichée.
En substance, tout est permis à condition que le Haut Commandeur ou un Conseiller ne s’y oppose pas.

2.4 Le Palais du Haut Commandeur d’Argentan
Le terme mairie étant dépassé et désuet, il sera remplacé par Palais du Haut Commandeur d'Argentan. Grâce aux "dons" spoliés aux citoyens, l'endroit anciennement mairie sera agrandit pour montrer la puissance du Haut Commandeur et... d'Argentan.
Le palais sera une énorme place-forte hérissée de tours de guets et protégée par la Milice. Il fera office de demeure pour le Haut Commandeur, de salle de réception, de cour de justice, de prison (si le projet de Justice Pour Tous, Justice Expéditive est aboli) et de salle de conseil. Un maître architecte se portera garant du projet et sera ensuite exécuté lors de l'ouverture pour que les plans de la demeure du moult aimé et puissant Haut Commandeur se perde avec lui.

3. De la Justice

3.1 La Justice d’Argentan
La Haute Cité-État Argentanaise étant indépendante, elle ne fera plus affaire avec la cour de justice Alençonnaise.
La justice sera établie et dictée par le Haut Commandeur, les peines choisies par lui.
La police sera abolie.

3.2 L’esclavagisme
L'esclavagisme est légalisé. Les citoyens alençonnais pouvant engagés n'importe qui pour n'importe quoi.
De plus, les citoyens ont le droit d'avoir un esclave. Les Conseillers, eux ont auront autant qu'ils le veulent (voir article 3.8 ) Si un citoyen prouve par un contrat qu'un sujet du Haut Commandeur est son esclave, cela est (les faux peuvent être acceptés pour une modique contribution aux fonds du Haut Commandeur).

3.3 L’escroquerie
L'escroquerie et la spéculation sont acceptées... À CONDITION QU'ELLE NE NUISE EN AUCUN CAS AU HAUT-COMMANDEUR.
Les spéculateurs et escrocs ayant exaspérés le Haut Commandeur seront jugés.

3.4 La sorcellerie
La légalisation de la sorcellerie dans la Cité-État du Haut Commandeur n'a pas encore été décidée. Elle le sera lorsqu'une religion sera choisit comme convenu dans l'article 4.

3.5 Lèse-haut-commandeur
Toute personne ayant enfreints les règles de révérence (voir article 5) envers le Haut Commandeur sera châtrée, rouée vive, décollée puis pendue.

3.6 Lèse-conseiller
Toute personne ayant enfreint les règles de révérence moindre (voir article 5) envers un conseiller sera décollée et aura ensuite sa tête exhibée sur une pique sur le palais du Haut Commandeur.

3.7 Le Programme Justice Pour Tous, Justice Expéditive
Nous sommes tous écoeurés de la lenteur des procès et des coups adhérents aux procédures. Donc, pour la prospérité de la Cité-État, et pour une justice pour tous, à son entrée au pouvoir, le Haut Commandeur passera le programme.
Celui-ci consiste en une justice expéditive pour tout délit choisi par la Haut Milice du Haut Commandeur. Chacun des membres de celle-ci se verra équipé de corde. Ils auront le droit à diriger des procès expéditifs et rapides en pleine rue, selon une structure définie par le très haut Haut Commandeur. Un jury sera choisi parmi les passants. Le verdict du jury peut-être à tout moment changé au bon vouloir des Miliciens.
Les coupables seront pendus à un arbre en pleine rue. La corde sera lancée à une branche, le noeud coulant passé au coup, et le corps tiré par la Milice jusqu'à ce que mort s'ensuive. La corde sera ensuite attachée à l'arbre et y restera juste à temps que la Nature ait fait son travail ou que le Haut Commandeur en décide.
Selon une étude nullement scientifique et recherchée, ce programme favoriserait la justice et décorerait les rues de jolies danses de pendus.

3.8 Les vagabonds
Les vagabonds, moignon défectueux et infect de notre monde seront, dès l'entrée au pouvoir du Haut Commandeur, propriétés de l'État.
C'est-à-dire qu'ils appartiennent à la Cité-État d'Argentan, sont esclaves de celle-ci.
Les conseillers peuvent choisir autant de vagabonds qu'ils le veulent comme esclave.
Les vagabonds non-esclaves ont le droit d'être persécutés par les civiles.
Les vagabonds argentanais ne peuvent en aucun quitter celle-ci sous peine d'être l'objet de chasses et de battues.

4. De la religion

4.1 La religion officielle
La religion officielle de la Cité-État sera choisie (voir 4.2).
Elle devra être respectée, et le Haut Théocrate (membre du Conseil) devra s'en assurer. Ses credo pourront être changés selon le bon vouloir de notre très bon et très haut Haut Commandeur.

4.2 Le choix de la religion
Lors de son ascension au pouvoir, le grand Haut Commandeur organisera une grosse vente aux enchères. Le seul objet à vendre sera le titre de religion officielle du duché. La religion, secte ou philosophie donnant le plus gros montant à Argentan sera nommée religion officielle de la Cité-État. L'argent donné aux Argentanais sera donné au Haut Commandeur qui en son bon intellect se fera un devoir de la répartir correctement.

4.3 Les Messes
Les messes auront lieu deux fois par semaines. Les dates et heures seront définies par le très haut Haut Commandeur et son très haut Haut Théocrate. L'entière population civique d'Argentan devra y aller. Durant la durée de celle-ci, la Milice perquisitera chaque maison civile pour dénicher des réfractaires. Inutile de dire que la Milice est nullement responsable des bris et vols dans les maisons de nos bon citoyens durant ce laps de temps. Lors de la messe, le Haut Théocrate sera secondé par quelques miliciens armés jusqu'aux dents qui s'assureront que chacun ne perds pas une miette du spectacle et qu'ils payent la dîme.
Les miliciens présents se réserveront le droit d'enchaîner autant de civiles qu'ils le veulent aux bancs de l'église pour qu'ils suivent bien les enseignements de la religion officielle d'Argentan.
Ceux qui ne payeront pas la dîme ou n'écouteront pas seront sujets de l'article 3.7

À SUIVRE, SERA COMPLÉTÉ SOUS PEU

Hommage d'Ilmarin

Accoudée à un balcon, respirant l'air vivifiant du Dauphiné, un semblant d'animal volant portait un parchemin. Défaisant le lien qui le retenait en essayant de ne pas pouffer, elle rentre lire la missive tranquillement dans un fauteuil de sa chambre.

Mort... Le bourreau avait succombé non pas aux Serres mais aux griffes de la Mort. Encore un Libertadien tombé. Serrant le parchemin entre ses doigts, elle essaie de se rémomérer sa première rencontre physique avec le Bige étrange.
Une taverne. De la Cour des Miracles. Celle du Rat crevé. Garnulf et d'autres étaient déjà bien connus pour elle, suivant de loin ce qu'elle pouvait capter de leurs rumeurs. Il buvait, chose étonnante n'est-ce pas?, une, non pardon, plusieurs pintes en beuglant après deux personnes dont elle taira les noms qui voulaient se battre en ces lieux neutres que sont les bouges. L'une de ses personnes était morte aussi. Sous des coups plus blafards.
Arrivée en Alençon, elle avait aperçu son physique particulier au travers d'un trou de parchemin huilé masquant une fenêtre de la taverne d'Angelo. Première rencontre dont lui devait se rappeler car, insignifiante qu'elle était, il n'avait pas frappé son esprit... Aelan était là, essayant d'attraper les Serres pour les bouffer, puis Angelo entra en grondant le Bige qui ne tenait pas son rôle de tavernier... Il lui avait "offert" un cadeau: un rat crevé à l'odeur étrange qu'elle s'était empressée de ne pas manger.
Oui. C'était bien ça. Leurs rencontres. Un sourire vint naître sur son visage. Pourtant elle savait d'autres choses sur lui. Rumeurs portées par le vent, captées avec soin, entretenues dans son esprit, confirmées souvent par la suite.

Le moment de sa mort est douloureux, ils avaient des projets. Une charte du bourreau, avec Angelo, pour une application de la justice, plus efficace dirions-nous, en Alençon. Il avait posé des bases qu'elle avait recueilli en attendant de pouvoir les exploiter un peu mieux. Une application plus drôle, plus amusante et plus imaginative. Sourire fugace. Ses descriptions étaient horribles, à grand renfort de détails, d'haleine putride et d'odeurs suspectes mais ô combien divertissantes.
Et l'autre projet... La mairie d'Argentan... Son projet dictatorial, sa refonte des institutions, ses propositions, son recrutement. Leur discussion par mésange interposée. Rapides ses bestioles, la négociation avait été rondement menée et promptement conclue. Bizarrement, ils s'étaient compris assez vite. La ville leur aurait appartenu, eux, le petit groupe délirant qu'il avait formé. Elle n'avait hélas pas eu le temps de lui demander les perspectives pour les Serres...

Que de regrets de temps manqué car tout fut si tardif... Allons.. Le regret n'est pas bon, où qu'il soit, dans un tonneau de bière ou sur un échafaud, il n'en avait sûrement pas.
Des pas derrière elle, feutrés mais doux, une main sur son épaule. Une voix familière et aimée.


-Mon amour, tu te sens bien? Tu devrais te reposer.
-Mon archange, Garnulf est mort... Je viens de l'apprendre. Elle tend ce qu'il reste du message, froissé par la force des souvenirs. Il va me manquer ce bige azimuté...

Il ne dit rien de plus, elle sent simplement son réconfort s'écouler en elle. Tristesse; le bourrel va manquer un moment où elle aurait voulu le voir, coûte que coûte... Il y aura une place pour lui. Reservée. Place espiègle, fugace mais sa place. Près des tonneaux de bière, d'un banc en bois...

-Je voudrais écrire un dernier mot à notre ami mon archange...

Elle capte son regard. A qui l'envoyer? Petit rire, les Serres ne savaient pas lire. Garnulf... Tu n'es sûrement pas seul, beaucoup de personnes te pleurent, pensent à toi. Aelan... Sa bâtarde il lui semblait subitement...
Echange de regards, elle ne va pas se fatiguer pour une simple missive.


Citation:

Garnulf, paix à ton âme si tu y croyais, paix à ton corps, paix à ton souvenir.
Aelan, je te présente toutes mes condoléances. Garnulf nous manquera, sois digne de lui.

Ilmarin et Vilca


Succinct mais impossible de résumer les fous rires et les moments de panique, l'humour et la présence du bige...

Garde moi une place si tu es aux Enfers, on boira des pintes ensemble... Dernier murmure à la mémoire du Libertadien...








[mode HRP: on] Pardon pour le retard l'Bige. Merci pour ces RP, merci pour ces rêves cauchemardesques, merci pour tout. En espérant te voir bientôt, en espérant que tu craqueras et que tu reviendras.
Tout le bonheur du monde pour toi.[mode HRP: off]

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And never means maybe... And I'm moving on... (pour toi mon Ange...)

Hommage de Mezheven à Garnulf

Il... Lui ? Nan...

Mezheven vidait sa dernière chpine, dubitatif.

Mais il était bien trop gros p'r crever !

Un sourire moqueur couronnait son visage si jeune, finalement. La blague était bien bonne, et bien jouée... mais peu crédible.

Allez les gens, c'bon, j'vous croyons pas, c'pas possible j'vous dis, j'jamais vu plus fort que c'type.

La bière coula dans sa gorge et son amertume lui parut soudain plus vive. Les regards morts de ses interlocuteurs, l'absence de réponse...

Ce... c'vrai ? C'pas une blague ?

Un choc sourd souligna la chute de la dite chopine. Mezheven n'avait jamais lâché une chope pas entièrement vide sans qu'on ne l'ait forcé.

Le Garnulf, mort... mais... nan... je...

Une larme coula, puis une autre. C'est comme ça la jeunesse, c'est tendre et naïf.

Mais, l'était si balèze, c'tait un chêne type, d'vait vivre cent ans !

Pas de réponse. La bière se répendit sur le sol autour de la chope renversée.

HRP : Tout est dit, satané bourel. J'dois bien avouer, de toute manière,difficile de m'en cacher, que la moitié du vocabulaire du Mezh, c'est toi qui me l'a appris. C'est ton Garnulf qui a entretenu ma motivation "d'parlions com' ça", alors que j'ai parfois été tenté d'abandonner. T'étais grand, du bige, alros t'as intérêt à le rester... dans cette vie ou dans l'autres ^^

Hommage de Zaïm à Garnulf

La rumeur déferlait maintenant dans les rues Argentanaises, façon torrent de larmes. Stupeur. Tristesse. Ricanements de vieilles mal biaisées. Silences éloquents...

Zaïm s'était encore levé ce matin avec ce sentiment que la Faucheuse lui titillait les arpions. Et le coup est tombé, froid et injuste. Une carcasse est tombée faisant plus de bruit que mille orages, quand le trépas de certains est plus anonyme qu'un pet d'archidiacre sous trois couvertures en peau de mouton.

Et comme à chaque fois, ce cadavre nous ressemble et nous renvoie à cette triste réalité : combien de jours encore avant de sombrer? Sans Bige, Argentan est mutilé...


Zaïm n'alla pas voir le corps et alla promener sa désespérance plus loin, s'adressant à ses morts comme à son habitude.

Hé, Bige, conno! Tu laches la rampe? Déja? Tu nous laisses là, à machouiller nos larmes? Ma foi, ta trajectoire n'est sans doute pas finie... Tu iras donc ailleurs faire sauter quelques bouchons et quelques ciboulots...

Je ferai en ton honneur une belle messe, toute pleine de dégueulasseries orgiaques, dégoulinantes de morve et autres fluides corporels. Tu entreras chez Aristote en trombe, pulvérisant les portes du Paradis d'un coup d'épaule. Pense à mettre des bouteilles au frais, le suivant ne tardera pas et ce sera peut-être moi...

Bonne route, camarade! Puisse Aristote donner autant de classe à tous les dégueulasses.

Hommage de Selene à Garnulf

HRP Mon Garnulf....ma Lame Ecarlate....mon Barde masqué....mon Gregg adoré et les autres dont j'ai oublié le nom...17 mois à faire du rp ensemble...grosse déchirure tu vas me manquer l'ami...souvenir d un sergent lorgnant la poitrine de mon premier perso...souvenir d'une Lame qui a tué mon premier et perso et voulu me trucider moi ^^...souvenir d'un ami garde du corps payé à coup de pintes de bières...souvenir de mes corrections de tes fautes d'orthographe à cause de ta flemme de le faire ^^..une perte immense pour le rp, des fous rires en moins à venir...j't aime mon Garnulf, reviens un jour je t'en prie... /HRP

Hommage de Monsieur le Chien à Garnulf

Encore assis aux pieds de sa maîtresse adorée, mâchant la main du dernier pervers qui avait attenté à la croupe angelesque, le molosse préféré à sa mémère avait senti une mauvaise nouvelle, et s'était relevé sur ses quatre pattes, aussi vif qu'une mouche évite la queue de la vache.

Le géant entra dans le bureau, et fit s'effondrer de tristesse sa patronne chérie. Monsieur le Chien se devait d'agir... Le brouillard bipède puant ne se trouvant pas là pour soutenir le moral de la douce taulière, c'était au plus fidèle ami de la femme de tenir ce rôle.

Il fila donc à la trace cette odeur qu'il avait senti venir, un parfum de femme... marque caractéristique de la mort des Grands Bipèdes. Peut-être Angie y aurait-elle droit elle aussi... Qui sait, avec le standing qui caractérisait Mr le Chien, peut-être la Faucheuse ferait-elle une exception pour un canidé d'exception.

Arrivé dans la forêt, il flaira la piste du parfum, et arriva au pied du chêne mortuaire. La fragrance était la plus puissante en cet endroit, ce qui signifiait que la Faucheuse avait fait son travail en ce lieu. Pour retrouver l'infecte bourrel et son corbak décharné, il suffirait maintenant de suivre le chemin tracé par la viande morte de maladie, marinée depuis des décénies aux pires alcools du royaume.

Sa route le mena en la mairie, où un attroupement s'était formé autour d'une masse sans vie. Monsieur le Chien grogna pour qu'on le laisse passer. Les regards inquiets indiquaient qu'on connaissait sa réputation... et celle qui le protégeait. Ceux qui tremblaient sur leurs guiboles devaient être ceux qui l'avaient déjà vu à l'oeuvre... Sa présence n'augurait rien de bon.

Il s'avança vers le corps, et le renifla de pied en cap. Pas de doute, toute trace de vie avait quitté ce corps. Il en était tout autre pour l'alcool. Il tourna autour, reniflant, cherchant, furetant jusque dans les entrejambes les plus improbables, et finit par trouver ce qu'il cherchait. Au niveau d'une jambe, il planta violemment ses crocs et tira d'un coup sec. Monsieur le Chien ne comptait pas manger cette viande dont la teneur en alcool dépassait celle d'un tonneau de prune. Cependant, il était convaincu que Madame serait heureuse de garder un souvenir du puant bourrel.

Il prit ensuite tranquillement le chemin de la porte, et s'arrêta brusquement. Un dernier hommage serait le bienvenu. Non que Monsieur le Chien appréciait les bipèdes -et celui-là encore moins que les autres- mais lorsque ce doux parfum entourait le décès, même un cabot savait qu'il méritait un hommage. Il se dirigea donc vers le cadavre, tourna autour, et s'arrêta là où il avait arrachée la prothèse de bois.

C'est alors que l'assistance mystifiée vit le molosse lever la papatte, avant de s'enfuir en courant jusqu'au Lys, où il posa la jambe de bois aux pieds de sa maîtresse. Dressé sur ses quatre pattes, bouche ouverte, langue pendante et déversant sa salive sur le tapis, remuant vigoureusement la queue, Monsieur le Chien attendait une récompense de sa belle maîtresse.

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Monsieur le Chien tient à son standing.

Hommage du pigeon alccolique à Garnulf

Si ce n’était ce méchant croassement à vous glacer le sang qui l’avait mené jusqu’ici jamais un envol ne l’aurait fait approcher de ce drôle de lieu de la forêt noté dans aucune carte de navigation aérienne.

Les Serres. Il aurait du s’en douter… foutu volatile aussi vieux et vilain que son patron, un gras du bide pas engageant pour deux sous et qui buvait comme un trou sans fond, ça lui filait une haleine frelatée ; Mara sa douce maîtresse lui avait même vomi sur les chausses une fois à cause de ça justement, c’est pour dire.

Et qu’est-ce qu’il faisait là à tournicoter comme ça l’emplumé ?et l’autre là qui doit cuver…

Y bouge pas, y ronfle même pas, y’a un truc pas clair et l’oiseau en frissonna.

Z’avez déjà vu frissonner un pigeon vous ? moi pas mais celui ci il a frissonné parce que soudain dans son p’tit crâne de piaf tout juste amélioré ben il a saisi que la rôdeuse était passée par là avec sa grande faux et tout le saint frusquin et ça lui a fichu un sacré coup. Fallait qu’il trouve Mara et vite, fallait qu’il aille se percher sur son épaule et qu’il pose sa petite tête dans son cou pour se faire consoler son p’tit cœur de pigeon, une fois n’est pas coutume, ou alors un tonneau de bière épicée peut être…

Il avait beau être petit gros et moche le patron du corbeau, y méritait pas ça.


L’avait qu’à pas tant boire aussi…
Ben et toi tu fais quoi ?
Tu vas finir pareil crois pas ça…


En s’engueulant avec lui même il s’envola par le courant de 14h05.


[hrp on] Je pense comme Mnémo, pile poil, t’est qu’un sale gosse et pis c’est tout.
Tu viens, tu concoctes moult enchantements,
tu nous apprivoises et puis tu t’en vas.
C’est pas humain un truc pareil ! Ben nan… c’est québécois…

T’est un Vrai Seigneur Dubige [hrp off]

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Hermès ! Appelez moi Hermès !
De Mara, Dame des Acoma, je suis le messager express.

Hommage de dwakain à Garnulf

[HRP]
Tu vas me manquer, l'ami... Un grand rôliste qui s'en va, c'est une nouvelle occasion d'agrémenter le blog de la Dame Angelo... Une bien triste occasion s'il en est.

N'étant pas en mesure de répondre RP étant donné ma position délicate actuelle, j'irai agrémenter ta tombe d'une semene liquide et jaunâtre un peu plus tard. En attendant, je remercie le joueur pour l'ensemble de ses oeuvres, qui tantôt m'auront fait pisser de rire, tantôt m'auront valu des crampes à force de me retenir de rire pour pas ennuyer les voisins.

Félicitations à un grand bonhomme, et j'espère, que tout ceci n'est qu'un au revoir ! Puissent tes études t'apporter autant que les RR.
[/HRP]

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Hommage de Mnemosyne à Garnulf

Mnemosyne se leva, le crâne explosant de douleur récoltée avec sa nouvelle habitude de boire plus que de raison.
Elle chercha Elmer, mais ne le trouva pas, lui aussi avait disparu.
Pateuse malgré ses ablutions, elle prit le chemin de sa taverne, apercevant de ce fait l'atroupement devant la mairie.
Elle s'approcha et entendit.
Son coeur, si c'était possible, se glaça un peu plus.
Le gros moche ne défoncerait plus sa taverne. Il ne se battrait plus avec Emy, pardon sire Emyriel d'Agonac. Il ne lui hurlerait plus "A boire!!!!" dans les oreilles. Elle n'entendrait plus sa lourde voix avinée sortir des insultes élevées au rang de chefs d'oeuvre du barbarisme.
Elle ne lui avait jamais dit qu'elle l'apréciait, n'en aurait plus l'occasion.
Garnulf était mort.


Le paradis avec ses anges blancs, dans son blanc firmament ça n'a par l'air trés drôle.
Brûle en enfer Knotwise, c'est tout ce que tu mérites.
Je t'y rejoindrai bientôt.


Elle s'éloigne lentement, la mort dans l'âme.

[HRP]Grosse déprime de rpéiste...
C'est pas un perte, c'est un drame là.
Ca fout vraiment un coup.
Ta verve va manquer, ton côté imprévisible aussi. D'ailleurs tu viens de le prouver saleté...
Je salue bien bas le talent et j'espère te revoir mocheté![HRP]

Hommage d'Angelo à Garnulf

Des cris, un bruit de course,un gamin qui debarqua au Lys a bout de souffle. Les mains appuyees sur ses genoux,il reprit son souffle,faisant durer le plaisir, le temps de reluquer autant que possible les jeunes femmes vaporeusement presentes dans la salle commune.

Ouvrant de grands yeux, pour la premiere fois en un bordel, le gamin revint a la raison lorsqu'Igor lui offrit une calotte sur l'arriere du crane.


Garnulf !! Il est... enfin vous l'verrez pu, l'est pu des notres, pfuittt!
Mort de m'ladie, tout seul avec son piaf... Puanteur d'l'enfer,dans sa guitoune d'travers !!
Voila... j'vais y aller... V'savez tout...

Le gosse s'en fut,sur d'avoir transmis la nouvelle, il se dirigeait deja vers la maison du Pere Julot pour terminer de passer la sordide annonce,

Igor etait alle annoncer la nouvelle a Angelo qui s'effondra dans les bras du geant, plus choquee qu'autre chose, ne realisant pas encore la perte inestimable qu'elle venait de subir.


Garnulf... quelle fin indigne d'un bige tel que le Garnulf...
Garnulf... ma seule famille depuis si longtemps...
Tu m'as appris tant et plus... et surtout tout ce qu'il faut eviter de faire pour reussir dans la vie.
Je te dois si peu et pourtant tellement, et tu me dois tant de salaires de vigile de Lys...
T'vas m'manquer,,, je perds beaucoup avec toi, petit homme bourru et sans finesse, cachant juste assez de grandeur d'ame pour etre attachant, autant que notre nez put le supporter.

Dire que tu n'auras pas ete temoin de mon mariage... 'soupir de soulagement'!
Dire que tu n'auras pas torture comme il se doit nos condamnes...

Angelo but une grande chope liquoree, pensant fort a l'eclope defunt.

Bah...la-haut il trouvera bien de quoi s'amuser, jetant des chopes vides sur nos tetes, au mieux...philosophant avec Aristote, au pire...

Embete pas trop l'Aristote, la-haut, mon vieux et prepare-nous un coin de taverne celeste des plus confortables....
A bientot mon horripilant chauve prefere!


Angelo se renfrogna quelque peu, encore assommee par la triste nouvelle... les choses allaient changer,inevitablement.
Mais loin de les subir,elle prendrait les renes et guiderait sa vie, cherchant a atteindre ce que Garnulf avait touche,une certaine perfection dans la facon infaillible de diriger sa vie.Controlant tous les details pour faire de la vie des autres un enfer ou un paradis... au choix !
La place d'honneur reservee a Emyriel, lequel, fort meritant,n'avait pas encore commis cette faute de gout de les abandonner en cours de route et meritait bien plus d'attention...

Rectangles de fumee, nostalgie intense, larme tiede,Garnulf etait parti...


[HRP]Mon Garnulf.......... mon maitre RP,qui m'a tout montre et le premier amusee quand ce jeu ne m'emballais plus.
Tu m'avais promis de ne pas arreter avant moi !
Pour cela, sois sur, tu me paieras au centuple la promesse evincee.
Nos bagarres me manqueront,crois-moi.
Te lire me manquera plus encore.

Mais dans cette histoire,c'est toi qui reste le plus noble RP, jamais tu n'as failli ni glisse dans le domaine puant de l'HRP, quand moi-meme je negligeais le Tres Haut RP pour ces considerations politiques, je me suis ainsi empechee de savourer tes derniers delires garnulfiens, et je le regrette.
Aiguillant les autres de ton tact que j'envie toujours, etonnamment sage dans tes choix politiques et RP, tu fus le premier a me bluffer sans jamais faire retomber la surprise sans cesse renouvelee.

Chapeau bas mon Garnulf...
(Et pardonne-moi ce tout pourri post-hommage a ton talent... mais tu choisis mal ton moment !
Ce sera aussi ajoute a ton ardoise !) [HRP OFF]

Hommage de Marlowe's

Avant l'agitation, un corps repose entre les racines. Un corps massif. Veillé par des croassement d'incompréhensions. Dans un crissement de brindilles, des pas s'approchent, avec la lenteur du refus. Les premières feuilles de l'automne, une à une, font linceul au gisant. Ses grands yeux fixant l'azur, le passage des nuages, l'hiver est proche. Il ne clos pas son regard, dernier défi des gueux ne croyant en rien.

On avait un pari en cours grand pendard de Bige. Tu me laisse tant de vin à écluser. Tant de crâne à broyer. Tu vas leur donner du fil à retordre de l'autre coté.

D'une voix atone, un dernier chant, un hommage connu d'eux.

C'est en marchant dans les entrailles
Que les barbares vont à l'assaut
Et par le fer des haches de bataille
Tailler la chair et broyer les os

Garnulf le Haut était immense
Il cassait les arbres en toussant
Il sautait par-dessus les granges
En piétinant les gens c'était marrant


Et puis... Le silence, un spectre livide s'efface dans le lointain. Une nouvelle époque s'achéve. La mémoire transcende.

[mode hrp on]Tu as été un des premiers à m'accueillir à la Cour, me prenant pour un autre, me guidant dans ses méandres, et avant ça, me donnant le goût du rp par ton écriture.

Un duel important, pas vrai le Bige...

Tu vas me manquer. Que la vie t'apporte tes envies. Garde précieusement ton talent. Il est beau.

Je garde le plaisir de l'avoir partagé avec toi...[mode hrp off]

Hommage à Garnulf d'Emyriel

Emyriel d'Agonac! Ca sonne bien! Ca sonne fin! Ca sonne comme un aigrefin! J'aime la noblesse qui caresse les fesses d'un vent de liesse d'une grande paresse.
Quand les Argentais et mon Angie apprendront cela, c'est une révolution que j'engagerai au doux nom de la liberté gueuse et opiacée! Autrement dit... trouvons les idiots d'en bas et donnons leur le tuyau pour emboucher l'nobliau et choper ses terres d'un revers!


Quand il arriva en ville, tout le monde changea de trottoir, c'était plus facile à vivre, il faisait peur à voir. Ce nouveau blason, arboré fièrement sur le coin de son pourpoint, laissait étonné les passants, les badauds et mendiants gratifiés pour leur plus belle raison d'un rond d'opiacé d'une toute irraison.
La claire fontaine coulait au loin, tonitruante et rassemblant les habitants d'Argentan, habitantes souvent, lavant linges et frusques de leurs maris, et s'échangeant commérages de l'aujourd'hui.


- Le Bourrel?
- le gros lard?
- oui! Tu sais, celui qui faisait roter son corbeau!
- Le gros Gras gnouf?
- il est...


Emyriel n'entendit pas la suite. Trop occupé à ses ronds de fumées, il passa outre toute cette agitation et continua son chemin, se disant que les commères d'Argentan feraient mieux de laver les vêtements plutôt que les user à coups de frottements à force de trop parler sans faire attention à leur labeur de dérision.
Un froissement d'ailes se fit entendre par delà ses brumes opiacés. Un croâssement soudain, et Emyriel fit volte face, le sourire aux lèvres.


Eh Dubige! Quant on parle du loup! IL arrive! J'aurais pu t'sentir à des kilomètres, outre avinée! Tu sais quoi? Je me suis fait annobl... Gras Mufle?

Mais c'est un corbeau fatigué qui vint se poser sur son épaule. Le bec baissé, les plumes collés par le vin garnulvien souvent postilloné sous les invectives échangées avec le piaf noiraud aux allures décharnées. Emyriel blémit soudain, le corbeau croâssant à son oreille, d'une mélodie noire et plaintive, crécelle et peu vive.
Se précipitant presque vers la fontaine, se penchant par dessus le miroir liquide, il murmura entre ses lèvres, crispant ses dents sur sa pipe.


- Vous disiez pour le bourreau? Le gros naze aviné...
- On l'a retrouvé mort, la bedaine gonflée... C'sac à vin trancheur de cous a eu c'qu'il méritait.


Le regard vide, les oreilles bouchées d'un coup, sifflantes et calées sur un "mort...mort...mort", Emyriel passa sa main contre le plumage du corbeau, comme s'accrochant à la réalité soudaine, si accablante, si délurée, si attristante...
Un noble ne pouvait se permettre de dévoiler ses émotions face aux gueux, et sa pipe rangée en sa cape, le regard embrumé, mais pas d'opiacés, Emyriel se dirigea vers l'orée des bois, trouvant un arbre complice d'une tristesse naturelle, choyée par un souvenir d'une éternelle amitié, rapportée par un corbeau croassant tel un pleur, et pourtant ammenant les relancs d'un Garnulf à présent trépassé.


Bon sang! Bige! Toi qui était guerrier! Pourquoi as-tu choisi de mourrir par le vin et non les armées, déferlantes sur ton esprit, sur ton corps aviné, avant de brandir cette épée, cette hache, tout ton râtelier, confiant aux corps de tes ennemis les chants des lames effilées!Personne aux alentour... une larme... un sanglot... tout un fleuve, versé contre le tronc d'un arbre, mélant l'écorce au sel d'yeux embrumés, mais ne se tarissant jamais, souillant l'âme à toujours d'une teinte de tristesse, perte d'une amitié.
Pourquoi me laisses tu cette carcasse de volatile? J'ai toujours rêvé de m'en faire un fumé, et voilà que la prunelle de tes yeux se confie à moi, tel un suicide trop parfait? Mais je ne te ferai pas ce plaisir! Je continuerai en cet honneur que tu n'avais, à l'insulter de tout mon mépris, à lui offrir du vin d'arraché, pour que les quoquerets et les biges, envient son sort chargé de méfaits!

Garnulf... mon ami... pourquoi en as tu décidé ainsi? Le vin ou la vie? La vie ou le vin? Tes priorités ont toujours été incomprises... Puisse ton dernier verre avoir été le plus goutû car s'il t'amène au ciel, c'est nous tous qu'il tue.
Repose en paix, toi qui aimait tant l'agitation. Repose en paix, un jour nous te rejoindrons...Puisse ces épées ornant mon blason, être le signe des tiennes et de mon souvenir éternel de toi, de moi, et de nos litiges incessants...Tu vas me manquer...


Longtemps encore il resta hébété, en larmes, avant de se décider enfin à rejoindre le Lys Argenté. Une pipe tremblante entre ses lèvres exsangues, chargée plus que raisonnablement, et se rendant compte d'un surplus, il tourna la tête vers le corbeau Les Serres perché sur son épaule et d'un clin d'oeil attristé, sourit pourtant et murmura tout en débutant son cheminement enfumé.

Alors... l'alcool mon emplumé, c' n'est plus ce qu'il te faut. Je vais t'apprendre la joie des sifflements de fumée. Tu vas a-d-o-r-e-r...

Amertume mal masquée, il retourne en ses brûmes, le coeur chagriné.

Ah l'enfumé! Nono...
...
...
Je t'ai tout dit... tu sais... tu vas me manquer. Du début à la fin on a été complices, du début à la fin on a fait régner le vice.
C'était un vrai délice...
M'laisse pas avec tout ces gueux! Allez!
Rolling Eyes
Porte toi bien mon ptit père... et comme à beaucoup de gens respectés, tu resteras pour moi un "artiste" comme tant et tant de RPistes qui ne méritent qu'admiration et respect. Tu ne seras jamais oublié, tu peux me croire.
Le reste, je t'ai tout dit en privé hein, on va pas chouiner devant tout le monde, ca ne se fait pas Wink
Bosse bien, reviens, et continue à t'amuser autant que tu nous as amu... non ca fait une répétition... que tu nous as diverti!

Trace ton chemin dubige, et t'es pas si mal pour un québecois... Rolling Eyes