mardi, septembre 26, 2006

Anoblissement d'Emyriel

Ah, enfin, c'la !

Le cri s'éleva, un peu grossier vis à vis des circonstances, tout aussi gras et vulgaire que les quatres bêtes qui suivaient docilement l'homme qui ainsi s'était exclamé. Quatre bêtes ? Non... il n'aurait pas... si ! Ainsi était venu le brave poivrot qui ne pouvait se permettre d'abandonner ses pauvres gorrets seuls dans leur enclos... et puis, qui sait, peut être avait-il d'autres projets en tête...
Mezheven (car c'était le nom de ce brave homme - oui oui, il est bien brave en effet...) avait erré longuement dans les couloirs de ce grand chateau, s'extasiant sur la décoration mais s'énervant de plus en plus devant l'absence de panneaux indicatifs (il avait récemment apprit à lire et aurait aimé user de son savoir)... cette longue "promenade" expliquant son retard.


Mince 'lors, c'tions d'jà commencé !
Puis, s'adressant à... oui, à ses porcs...
J'vous 'vions bien dit d'vous bouger l'derrière ! (derrière qu'ils avaient fort sale, par ailleurs)

Mezheven, ignorant les regards méprisants et parfois un peu outrés et affolés des personnes présentes et hâta le pas. Emyriel avait fait l'erreur de le convier ici (sans quoi les gardes ne lui auraient pas permis de dégueulasser ainsi les tapis...) et il allait le lui faire regretter. Si Mezehven avait pris la peine de réfléchir, il n'aurait su expliquer pourquoi il voulait emmerder (Mezheven est assez vulgaire, en fait) Emyriel. Certes, celui-ci lui en avait fait voir de belles, mais il s'était vengé. De plus, il appréciait plutôt l'homme, bien qu'il le trouva un peu lunatique et parfois pédant (aux yeux de Mezheven, rares sont ceux qui ne sont aps pédants...). En fait, c'était plutôt un bon pote. Enfin, ça, c'est ce que se serait dit Mezheven s'il avait un peu réfléchi. Et là, pur l'instant, il voyait un tas d'aristos, une cérémonie bien pompeuse, des beaux tapis et des beaux costumes, et un type à emmerder.

S'lut l'Emy, t'vu j'suis v'nu, j'pas oublié, j'm'étions pas perdu ! Bon j'suis un peu en r'tard p's'que l'baraque et un peu grande pour moi, et c'satanés bestiaux ont aucun sens d'l'orientation... ajouta-t-il en désignant ses cochons.
Alors, c'ment va l'Emy, ça s'passions bien ? Tu m'fait un r'sumé d'c'qui s'est p'ssé vu qu'ja raté l'début ?

Un léger sourrire passa sur les lèvres du gueux tandis que ses animaux reniflaient sous les robes des dames.