mardi, septembre 26, 2006

Hommage de Zaïm à Garnulf

La rumeur déferlait maintenant dans les rues Argentanaises, façon torrent de larmes. Stupeur. Tristesse. Ricanements de vieilles mal biaisées. Silences éloquents...

Zaïm s'était encore levé ce matin avec ce sentiment que la Faucheuse lui titillait les arpions. Et le coup est tombé, froid et injuste. Une carcasse est tombée faisant plus de bruit que mille orages, quand le trépas de certains est plus anonyme qu'un pet d'archidiacre sous trois couvertures en peau de mouton.

Et comme à chaque fois, ce cadavre nous ressemble et nous renvoie à cette triste réalité : combien de jours encore avant de sombrer? Sans Bige, Argentan est mutilé...


Zaïm n'alla pas voir le corps et alla promener sa désespérance plus loin, s'adressant à ses morts comme à son habitude.

Hé, Bige, conno! Tu laches la rampe? Déja? Tu nous laisses là, à machouiller nos larmes? Ma foi, ta trajectoire n'est sans doute pas finie... Tu iras donc ailleurs faire sauter quelques bouchons et quelques ciboulots...

Je ferai en ton honneur une belle messe, toute pleine de dégueulasseries orgiaques, dégoulinantes de morve et autres fluides corporels. Tu entreras chez Aristote en trombe, pulvérisant les portes du Paradis d'un coup d'épaule. Pense à mettre des bouteilles au frais, le suivant ne tardera pas et ce sera peut-être moi...

Bonne route, camarade! Puisse Aristote donner autant de classe à tous les dégueulasses.