Blaykke

Tremble monde paisible! Tremble! La déferlante arrive! Le vent nouveau viendra de la mer, ravagera les terres, soulèvera des vagues desquelles le renouveau viendra.

N'oubliez jamais ce nom : Blaykke!

Le capitaine commençait à sentir la nervosité de ses hommes. Les conflits devenaient de plus en plus récurrents. Même le maître d'équipage, si prompt à trouver un matelot sur qui se défouler, devenait tendu.

*Le Vaisseau est prêt. Le drapeau, nos couleurs, sont élevées. La période est bonne ; fin de l'hiver, les mers et océans sont plus navigables.* pensait-il.

Il se décida à inspecter une dernière fois son navire. Cela l'amena jusqu'aux cales. Plusieures pièces. L'une, petite, destinée à recevoir les prisonniers. Les barreaux étaient serrés, pas de couchettes, un seau pour tout compagnon. Un trou pour jetter le pain moisi et pour passer l'eau d'une couleur suspecte.
Pièce petite ; s'accompagner de bouches inutiles à nourrir n'était pas apprécié de la maison. Ceux qui ne servaient à rien sur un vaisseau ne méritaient pas d'y être.

Puis une pièce plus grande, mais tout aussi fort peu accueillante. C'est là que les matelots mis aux fers se retrouvent. Une barre, un anneau à chaque extrêmité fermé par des cadenas. Plusieurs anneaux sur la barre, anneaux qui se fixent sur une cheville du matelot sanctionné.
La pièce était plus grande, car nombreux étaient les matelots fautifs d'être ivres, de ramener des femmes sur le vaisseau, ou encore d'en vouloir au butin.

Puis une pièce nettement plus spacieuse. La pièce du butin. C'est là que s'entasseraient les coffres d'étoffes, les pièces, et tout ce qu'ils trouveront dans leurs raids. Cette pièce était fermée en temps normal par plusieurs cadenas. Le cap'tain détenait trois des quatre clefs nécessaires. La dernière était entre les mains de son second.
*Il est temps de mettre des choses à l'intérieure et de fermer cette porte*.

Oui, il est temps, répéta-t-il à voix haute comme pour s'en persuader.
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