vendredi, juillet 14, 2006

Ierathel

La nuit se profilait sur l'horizon sombre et salie d'une Cour des Miracles.
Elle laissa place en ses ombres ténébreuses à un couple des plus hétéroclites, s'avancant parmis les immondices souillant les pavés d'une ruelle creusées de rigoles sales et boueuses.

L'une des silhouettes semblait petite, élancée, fine et virevoltante tant et si bien qu'elle était ombre dansante en cette ruelle délavée, illuminant d'une clarté lugubre le lieu de tant de vices et de sévices.
L'autre personne semblait grande, déguingandée, mais son pas était trainant, peu léger, presque réticent à avancer.

Cet autre qui s'avancait, se saisit de la main de l'Ombre, la prenant avec douceur dans l'une des siennes, peau blafarde sur teint d'albatre, il la serra délicatement, arrêtant son pas le temps de lui parler, de lui répéter encore ce qu'il murmurait en lui depuis le début de ce trajet.
S'abaissant face à elle, il apporta sa main à ses lèvres y déposant un froid baiser.

Glace de son coeur, blizzard de ses mots, d'un vent froid de reconnaissance il étreignait chaque pensée d'un verbe nouveau, le laissant s'enlacer aux autres en une morbide mélopée, pourtant de toute l'affection qu'il conservait encore en lui.


N'oublie jamais. Reste près de moi.
C'est en un tel endroit que je t'ai recueillie. Tu te souviens?
Il était là... Violence, irraison. C'est tout ce dont je me souviens. Tu te rappelles tout ce que j'ai fait? Rappelle toi.
Remémore toi chaque geste qui te faisait tant rire, mademoiselle edith et toi, vous devez rester près de moi.

Ce n'est pas un ordre mon petit ange, tu le sais. Ne me regarde pas comme ca. Ne me regarde pas comme...


Un bruit se fit entendre. De sa longue cape de velours noir, il virevolta d'un geste peu discret, la laissant claquer en un vent perturbé et d'un murmure grondant il s'adressa à l'importun éméché qui se vautrait en un tas de détritus et d'immondices avec délectation.
Le rougeaud et trapu personnage s'avanca vers eux. D'un geste protecteur et langoureux il cacha de sa cape sa compagne et sa protégée.

Dites! v'connaissez l'booordel? Z'y allez avec la d'moiselle?
T'endez! je v'vous aider... Laissez moi la...j'lui montrer...


Mais déjà le poing serré du Sombre se planta sur son nez d'un craquement déglutissant gorgé de sang giclé. Un murmure lugubre suivit cet échange tandis qu'Ierathel s'accroupissait près de l'homme, l'empoignant par le col et serrant sa main sur sa gorge, laissant le visage de l'importun se tuméfier de lueurs violettes et poupres, suffocant, au bord de l'asphyxie.

Ne t'avise même pas de poser ton regard sur elle, sale porc!
Si elle est ainsi pure et troublée ce n'est pas par ma faute, ni celle de l'être qui nous concut tous. Si elle est ainsi c'est à cause de ton engeance pourrie jusqu'à la moelle de ta descendance
, serrant un peu plus ses doigts, enfoncant ses ongles dans la chair rosée de l'homme, la martyrisant encore et inclinant sa nuque de coté en un croustillement de toute sa colonne, il continua ainsi, Souviens toi bien que personne ne touche à celle qui m'accompagne, personne ne la regarde de travers et de manière libidineuse. Personne tu entends?

Et encore moins toi...


Mais l'homme ne l'écoutait plus, il expira d'un sifflement sordide, ses membres se faisant flasques d'un coma atteint. Alors Ierathel relacha sa pression, le laissant comme pour mort dans les immondices.
S'avancant de nouveau vers sa compagne, sans un regard en arrière, il pinca sa propre cape de deux doigts et passa son bras autour d'elle, l'enveloppant d'un écrin de velours noir et jaloux d'une protection qu'il lui accordait.


Viens.
Mademoiselle Edith risque de prendre froid si nous restons trop ici.
Et toi aussi mon petit ange.

_________________
Reste près de moi mon petit ange... Ne t'éloigne pas...

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

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13 août, 2006 09:34  
Anonymous Anonyme said...

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18 août, 2006 12:42  

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