mercredi, août 02, 2006

Emyriel au Lys

Emyriel l'ange aux blanches ailes voletait de ci de là à la recherche de ses rêves, songeant sans fin en son plan nuagé que la vie était douce au point de planer. Aussi bourra-t-il encore sa pipe d'une herbe trop forte, exhalant exotiques senteurs et fragrances épicées, s'évanouissant en l'air ambiant d'un pneuma essouflé en ronds et triangles d'une fumée bariolée.
Les semelles de ses bottes haut remontées crissèrent sur le pavé tandis qu'il freinait devant l'institution bien connue à présent du nom de Lys Argenté. Sourire de connivence, regard qui pétille et d'une bouffée rosée, Emyriel pousse la porte de l'antre impie et blasphémée, cherchant déjà d'un regard une pensée inoubliée.

Arrivé au centre de la pièce, il tourna sur lui même, non pas pour faire valoir ses atours... qui ne valaient rien, mais pour dévoiler à ses yeux l'impression si douce et mystérieuse qui se dégageait de ces lieux plus qu'il ne pouvait le deviner. Apercevant du coin de l'oeil la tenancière, il sourit jusqu'aux oreilles avant de s'avancer vers elle d'un pas assuré, pipe exhalant de vertes fumées tandis que ses pas sautillant lui donnaient l'air égayé.


Chère Angie, belle tenancière de mes
chers Argentanais. Je vous accorde l'une de mes
pensées. Désirez vous venir me
retrouver un jour pour fumer et
rejoindre pour terminer une nuit
où nous fumerions à l'excès et
qui pourrait je le pense nous
offrir quelques sachets opiacés.
Accorder bien plus qu'une simple
vielle pour m'accueillir serait parfait, car de mon
aventure des plus chastes et
périlleuses, j'ai eu quelques minutes
pures. Je vous attendrai en
une soirée pour tout vous conter à
vos quartiers si vous daignez
avoir la gentillesse d'y fumer et de
m'y convoquer afin que tout deux
assis dans l'ombre, nous soyons en paix et
puissions connaître un grand frisson
, celui que tous attendent en un instant
de calme et volupté. Vous frémirez
de passion douce et de peur de connaître les dangers
d'irraison. Je suis tout
désireux de vous les énoncer. Sacrées aventures, relatées
à vous. Je vous laisse ce choix.


D'un clin d'oeil espiègle, Emyriel s'inclina d'une courbette un peu ratée, sa tête tournant légèrement tandis qu'il tentait d'attraper la main de la jeune femme pour y déposer ses lèvres d'un pétale rosé, humant le parfum de la tenancière et s'ennivrant de ses bienfaits. L'air groggy, il se releva plus lentement qu'il ne fallait et se rendit vite compte de son état un peu niais. Reprenant ses esprits et contenance d'une bouffée plus appuyée, Emyriel la souffla d'une fumée rose avant de plonger son regard en celui d'Angelo et de sourire d'un air toujours plus béât
.

Enfin c'est comme vous voulez. Je n'ai pas chomé pendant ma retraite vous savez. J'ai même travaillé pour vous, et l'herbe herbue déshérbée par mes soins est vraiment des plus fines et douces, voir même divine! Croyez moi, j'ai fait tant de rêves après les avoir fumées, que je suis certain que les dieux eux mêmes sont friands de ces Choux-Thé. Pourquoi les nomme-je ainsi? Car je pense que Canne à bise était bien trop pompeux et surtout crémeux... une vraie friandise pour celui qui ne se méfie!Alors que les choux thé! Quel enfant aime les choux au point de les fumer? Aucun! Alors voici le nom sans engagement me suis-je dit. Vous plait-il?

Quelle animation dans votre établissement! Cela vaut le coup d'oeil dites-moi donc! Une femme attend à l'entrée. Elle tape à la porte,et paraît bien peu prête à la défoncer. Je crois que votre portier devrait lui montrer comment s'y faire pour qu'elle comprenne l'utilité de la poignée. Entre nous, cette jeune femme semble tout à fait exquise, mais ne dites pas que je vous l'ai soufflé. On dirait encore partout qu'Emy s'amuse à flirter de droite et de gauche alors que vous seule pouvez savoir ce qu'il en est à travers ces messages de fumée.
Alors belle tenancière, que me réservez vous?


Les yeux pétillant de malice et la cape légèrement retroussée, offrant aux yeux de tous les mille et un sachets opiacés, Emyriel attendait, poings sur les hanches, d'un faux air pressé, un sourire toujours apendu à ses traits tandis que de sa bouche enserrant sa pipe s'élevait une rouge fumée.