dimanche, juillet 09, 2006

Haute Trahison - Garnulf


Procès ayant opposé Garnulf à la municipalité de

Garnulf était accusé de haute trahison.

Acte d'accusation
Ils ont attaqué le chateau et pris le pouvoir, je demande la peine capitale

Première plaidoirie de la défense
*Garnulf entra dans la Cour de Justice, l'air passablement indifférent.
S'asseyant au banc des accusés, le gros gueux barbu sale et empestant l'alcool se déboucha une bouteille de tord-boyaux.
Il en prit une rasade puis demanda au juge :*

Dit donc l'bige, j'aurions tu l'droit d'boire?
Bah... J'allions boire quand même d'accord?

*Le bourru energumène prit une longue gorgée avant de grogner et d'écouter l'acte d'accusation porté à son encontre.*

P'tin l'Proc', t'aurions plus d'forcé pour accuser l'Garnulf!
La peine capitale?
Putain d'bordel d'merde!

*Le gros gueux connaissait un peu trop bien les peines et les prisons, lui fils d'un geôlier de prison normande. Il blêmit pendant un instant avant de reprendre son air impassible de gros macho.*

Ouep!
L'Garnulf y'a prit l'Château d'lencon!
Faut dire qu'c'tions du gâteau!
Pas de garde, on rentrions comme dan'z'un m'lin et on barre l'porte!
Héhé, un jeu d'marmots j'vous dit!
Pas vrai l'piaf?

*Dit le gros guerrier en s'adressant au corbeau perché sur sa large épaule. Celui-ci lui répondit d'un percant croassement qui se répercuta dans la salle.*

Nos motivations?
Bah j'en sais fichetrement rien, bige!

*Il s'approcha du juge comme pour lui faire une confidence*

T'sais, l'Garnulf c't'un homme de main, un gros bras!
Y'avions un type qui lui a envoyé une missive!
Sachions pas lire, j'avions d'mandé à un pote d'm'lire! S'm'invitions à prendre l'Château d'assaut!
C'pas qu'l'Garnulf haïssions l'Conseil, mais j'avions toujours bien aimé casser des gueules!
Une baston? J'voudrions jamais manqué c'la!
C't'alors qu'j'ai attaqué l'Château avec mes affranchis d'pote!
V'savez, l'Garnulf y'est pas un peleur ou un chevalier d'la gueuserie! J'avions pas l'goût d'jouer un tour à l'Justice ou jouer d'la corde! V'savez être graver dans l'marbre s'm'dit pas trop! L'Garnulf y'étions un bibard!
Voilà!
Bon voilà mon truc-machin... la euh.... euh... plaidoirie comme v'l'appelez!
Dit, z'auriez pas un peut d'autre bibe pour l'bibard qu'j'suis? Héhé!

Réquisitoire de l'accusation
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

Dernière plaidoirie de la défense
*Garnulf regarde le muet maire en soupirant*

Bon et bien m'dernière plaidoirie s'résume en cinq mots :
J'vions l'amnitie royale.

*Sa plaidoirie finie, Garnulf se lève et va dépenser ses écus gagnés en tant que soldat du Duché dans une taverne*

La défense a appelé Emyriel à la barre
Voici son témoignage :
*s'inclinant légèrement, Emyriel salua cette Cour de plus en plus connue et s'adressa à elle d'un ton neutre mais ferme et tendre à la fois*

Monsieur le Juge, comme l'a dit Garnulf, il n'est qu'un homme de main. Doit-on condamner ceux, qui victimes de leurs faiblesses de francois se voient contraints de chercher de quoi subsister à la force de leurs bras?
Garnulf est une personne qui ne sait ni lire, ni écrire, et l'individu qui lui lut la lettre fut concis afin de ne pas le troubler. Deux choses intéressent l'homme simple et équilibré, l'amusement et l'argent. Garnulf a entendu parler d'une bonne bagarre, cela lui a suffit, car peu avare et lucratif, l'homme se contente de quelques bières pour son bonheur, et non le pillage d'un chateau, ce n'est pas son style. Cet homme voit cela comme un défi, une revanche sur cette vie qui ne l'a que trop oublié. Imaginez d'un taudis passer au faste d'un chateau presqu'abandonné?
Garnulf est un enfant, Monsieur le Juge, un enfant des plus simples, qui se contente d'obéir à ses parents et d'offrir à ses yeux ébahis nouvelles sources d'envies et de beauté.
Je ne pense pas que Garnulf ait fomenté quoique ce soit. Si l'on devait inculper tout les moutons d'un troupeau, qu'en deviendrait le pasteur? Nous ne sommes pas Panurge, et les moutons se suivent, mais lorsque l'in disparait, l'on se doit de rattraper l'autre pour que le troupeau reste uni et entier.
Garnulf est un pion sur l'immence échiquier de la vie. La tour d'un Juge est seule maitresse de sa destinée. Mais qu'est un pion qui bouge si peu mais reste présent pour notre plus grand plaisir afin de peupler le jeu?

Garnulf est aussi sous le coup de l'amnistie. Cela ne vise pas à bafouer votre jugement. Je souhaiterai juste que non par dépit, vous compreniez nos agissements, et ceux d'un homme, qui, finalement, n'a mérité son sort. Se voir mis sous le joug d'une peine de mort, je connais cela et comprend son angoisse. J'implore votre clémence de voir votre courroux ou votre pensée s'adoucir devant une telle erreur d'ainsi condamner l'innocence même de tant d'ardeur.

La défense a appelé Angelo à la barre
Voici son témoignage :
Salutatons,
En vertu de l'accord donné par le Grand Maistre de France, amnistie a été prononcée !
Que relaxe soit donc prononcée.

Le jugement a été rendu
Enoncé du verdict
Le prévenu a été relaxé.
Accusé Garnulf, levez vous!
Je vous declare innocent des crimes qui vous sont reprochés et cela conformément à l'amnistie prononçée par le Grand Maitre de France, Messire Heraklius.

Fait à Alençon,
Le 26 juin 1454.
Dame Otis, Juge d'Alençon.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

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09 août, 2006 23:20  

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